Raimu à 100 à l'heure
Inspiré de l'affaire Stavinski et de ses placements toxiques, le film a le défaut de ses qualités. Au positif une interprétation magistrale, avec des seconds rôles parfaitement impliqués, mais...
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le 29 avr. 2020
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Engagé comme simple veilleur de nuit, un banquier en fuite va transformer un respectable mais désuet commerce de corsets en une prospère boutique de luxe.
Adaptée d'une pièce de théatre, la comédie de Pierre Colombier semble faire l'apologie d'un capitalisme de bon aloi par l'éloge du dynamisme, de la débrouillardise dont le roublard Gédéon Taffard (Raimu) est la parfaite incarnation. Colombier décrit de façon caricaturale mais très révélatrice les mécanismes d'une saine réussite commerciale (investissements, publicité) avant de fustiger, dans la seconde partie du film, la haute finance dont les pratiques boursières sont à la dernière limite de la légalité.
Par allusions, et non sans introduire quelques notations antisémites (très ordinaires dans les années 30), le film rappelle une certaine habitude des scandales financiers caractérisant la 3ème République.
Cette ambivalence du capitalisme rejoint ainsi la dualité du commerçant et banquier qu'interprète Raimu, tantôt attachant et drôle, d'autres fois brutal et grinçant. Le comédien trouve ici un rôle complet, à la fois conçu pour son talent dans l'exubérance et dans celui de la gravité, celle qui révèle par la suite un
homme cynique et méprisant le gogo.
Ainsi, au-delà du ton général de la comédie et de la saveur des seconds rôles incarnant l'esprit boutiquier (le comptable routinier, la patronne pudibonde et avare...dignes de portraits balzaciens), le film propose une véritable réflexion morale sur le libéralisme économique. Elle se nourrit du brillant portrait d'un banquier déchu qui, par défi orgueilleux ou par un mercantilisme viscéral, n'a de cesse, avec un sens convaincu mais ambigü de l'honnêteté, de refaire fortune.
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il y a 3 heures
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Certes c'est très daté mais comment ne pas penser en le voyant aujourd'hui à toutes ces affaires (sales) dénoncées par les medias ?
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