"La mort, c'est tellement obligatoire que c'est presque une formalité." "De mourir, ça ne me fait rien. Mais ça me fait peine de quitter la vie." "Pardi ! Si les péchés faisaient souffrir quand on les fait, nous serions tous des saints." "Quand on apporte une mauvaise nouvelle, personne ne pense à vous offrir à boire." "Qu'est-ce que je vais penser des autres femmes, maintenant que je sais que ma mère peut mentir !" "Un secret, ce n'est pas quelque chose qui ne se raconte pas. Mais c'est une chose qu'on se raconte à voix basse, et séparément." "Pour moi, c'est un malheur, c'est une catastrophe, c'est même un contretemps !" "C'est facile d'avoir 20 ans ! Voyez ! Je vais les avoir et j'ai rien fait pour ça !" "Et quand on a peur de quelqu'un, on croit facilement le mal qu'on dit de lui."...
Pourquoi ajouter quoi que ce soit aux mots de Pagnol ? Que dire de "César" qui n'ai pas été dit depuis tout ce temps ? Que Raimu, l'un des plus immenses acteurs de l'histoire du cinéma français, y est purement génial ? Que le scénario de Pagnol est magnifique, avec sa manière subtile de montrer que notre jugement peut (doit ?) toujours être remis en question ? Que les dialogues sont effectivement flamboyants, au delà des clichés "marseillais" ? Qu'on rit et pleure tout au long du film sans savoir ce qui est le plus fort comme sentiment ? Alors, que manque-t-il pour qu'on atteigne le niveau du "chef d’œuvre" ? Peut-être une mise en scène qui se détache un peu plus de la structure théâtrale originelle... Mais le plaisir du spectateur est là, souverain. [Critique écrite en 1995]