Un thème qui a priori ne m'inspirait pas, mais je me suis laissé prendre une fois encore au jeu de Vincent Lindon, habité comme toujours et faisant passer l'émotion mieux que quiconque par ses regards, ses silences, ses non-dits : un grand comédien, face à Emmanuelle Devos en journaliste naturelle et spontanée, extravertie d'abord puis déstabilisée et perdue, touchante dans cette belle empathie qui ne saurait dissimuler un amour naissant.
Deux êtres liés par la maladie de leurs conjoints, qui se rencontrent sur fond de souffrance et de mort et vont s'aider, s'épauler, puis tour à tour se fuir et se retrouver parce-que l'envie de vivre est la plus forte, plus forte que la culpabilité sincère qui les étreint, même si Bertrand, homme de devoir dévoué et fidèle, préfère sacrifier cet amour en devenir comme pour se punir d'avoir cédé à la simple pensée de ce désir de vie si fort en chacun de nous.
Un premier film pudique et sensible, qui nous renvoie à notre condition de mortels pour qui l'ombre de la mort planant sur les êtres chers ne fait qu'exacerber en nous de façon paradoxale l'envie de vivre et d'aimer, fondamentale et quasi viscérale.