The assassination of Charles DeGaulle
Le chacal est un film traitant d'une tentative d'assassinat sur DeGaulle. Le film est tiré d'un livre que je n'ai pas lu. Par contre j'ai vu le remake avec Bruce Willis; ce dernier film propose un ton plus adéquat au divertissement pop cornéen tandis que le film de Zinnemann propose un film plus subtil, plus fin, et surtout mémorable pour autre chose que la célèbre scène du test privant Jack Black de son bras.
La structure du scénario est fascinante. Au début on peine à savoir qui sera le héros de l'histoire, puis on nous propose le fameux Chacal. A qui sera opposé, plus tard, un flic bien franchouillard que vous aurez pu voir dans 'des hommes et des dieux' plus récemment. Si le film change de protagoniste subtilement (peu à peu le tueur est délaissé, apparaît de moins en moins souvent), il n'en abandonne pas pour autant les premiers suivis et surtout le Chacal qui reste la figure emblématique du film.
Le film est bien rythmé. Les plans s'enchaînent sans temps morts, peu de place laissée à la redondance, la compréhension s'en retrouve parfois compliquée car, en plus, tout va très vite. Le montage est efficace; on passe d'un personnage à l'autre sans transition parfois juste pour un plan afin de donner l'impression que le temps passe vite (ça paraît logique et commun comme ça, mais dans ce film ci c'est tellement bref et inattendu). Les cadrages sont très bien aussi: quelques travelling moto ou voiture, voir caméra épaule sans steady cam du plus bel effet. Une composition toujours recherchée.
Enfin le personnage du Chacal reste l'attrait principal du film, même si le flic qui le pourchasse ne manque pas de 'charisme' si l'on peut dire, c'est bien le tueur qui fascine réellement. Sa méthode parfaite laissant tout de même de la place à l'improvisation, son obstination aussi à vouloir accomplir ce contrat même s'il se sent en danger... Il fascinne parce qu'on ne sait rien de lui, on ne nous donne jamais la clef de son raisonnement, il est toujours en avance sur le spectateur. C'est certainement grâce à ce manque d'information, à cette ellipse psychologique que le tueur paraît si intéressant; le spectateur peut y insérer tout le pathos, toute la logique qu'il veut. Du coup ça permet aussi de se sentir plus proche sans pour autant jamais le comprendre. Paradoxal.
Il est tout de même deux reproches que l'on pourrait faire au film: d'abord la langue française n'est que peu respectée bien que le film se situe en France. Personnellement ça ne me dérange pas, après tout c'est un film. Mais disons que ça devient ambigu quand on passe de la france à l'angleterre sans crier gare; il y a tellement de personnages qu'on met un certain temps à se resituer ce qui peut empêcher le spectateur de se concentrer pleinement sur l'enquête. Ensuite il y a cette absence du pathos. On rit grâce à un humour fin, on stresse grâce à un suspens maîtrisé, mais le réalisateur ne prend pas la peine de développer une relation forte entre des personnages. Le flic et son acolyte ne sont que collègues de travail, rien de plus. Le Chacal tue ses maitresse ou amante sans que ça ne rende triste le spectateur (il ressentira tout demême du dégoût face à la froideur du tueur); ce n'est pas le plus important, et ce film est déjà assez long et intelligent pour pouvoir omettre ce genre de détail. Mais c'est vrai que ça fait toujours plus de bien de voir des personnages vivre une aventure même sous entendue, au delà des objectifs principaux.
Bref, The day of the Jackal est un film fascinant à bien des niveaux qui mériterait d'être plus connu. A voir