Love Trilogie : Chêne
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Après un premier film Ajami, co-réalisé avec Scandar Copti et couronné au festival de Cannes, au schéma narratif non linéaire et d’une maîtrise totale, Yaron Shani revient avec une trilogie: The Love Trilogy. Si le premier film Stripped a été présenté au festival de Venice en 2018 (il sortira en France qu’en septembre) et ne semble pas être lié directement aux deux autres films, Chained et Beloved eux sont connectés. Premier film du diptyque (et second de la trilogie), Chained suit Rashi, flic consciencieux, qui est Avigail dont il attend un enfant. A la suite d’une bavure, il est mis à pied par ses supérieurs et voit sa femme lui échappait de plus en plus.
De son premier film Ajami, on retrouve cette intense immersion dans la réalité, cette fois-ci dans le quotidien d’un couple et la rupture de celui-ci. Cette immersion repose notamment sur l’écriture et la recherche quasi documentaire du réalisateur, permettant de créer la confusion du spectateur sur la véracité du film. En effet, les acteurs ont été choisis pour avoir vécu dans leur propre vie des épreuves proches de celles du film. Yaron Shani suit ses comédiens en plan serré tout au long des deux films, dans Chained, cet effet de style permet de coller à la peau Rashi et de rendre le film plus nerveux et tendu. Le spectateur va suivre émotionnellement sa descente en enfer avec lui, le film rendant bien la tension, de plus en plus forte, que Rashi éprouve, entre perte de travail pour agression sexuelle, confrontation permanente avec la fille adolescente d’Avigail, sa femme, et ses problèmes de couple, où il assiste impuissant à l’éloignement de sa femme.
Si le diptyque pose la question du couple, du rapport homme-femme et des sexes en Israël, Chained se concentre sur le problème de la masculinité, le fait d’être père, l’incompréhension entre générations ou entre mari et femme. Ce film fait le portrait d’un homme viril, macho et qui n’a pas su évoluer aussi vite que le reste de la société israélienne, ainsi il ne comprend pas les aspérités à plus de libertés et d’indépendance de sa femme ou de sa belle-fille. D’ailleurs, le film joue sur cette dualité et ne tombe jamais totalement dans le jugement du personnage.
Chained est à l’image du personnage, il créait une tension au fur et à mesure du film, on suit ce mari dans sa descente en enfer, ne comprenant pas ses erreurs et en essayant de les rattraper ne faisant qu’empirer l’ensemble. Ce film est vraiment un coup de cœur estival et de l’année.
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Créée
le 7 août 2020
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