Quand Julien Duvivier s'attaque au roman de James Hadley Chase, "Tirez la chevillette" (Come Easy, Go Easy, 1960), c'est pas la joie dans les foyers ! On trompe, on trahit, on ment, on dissimule, et pour finir on flingue tout ce qui bouge. Noir, un peu longuet par moments, mais porté par d'excellents acteurs, ce film aurait tendance à me laisser indifférente s'il n'y avait cette belle "galerie de pourris" : femme vénale usant de ses charmes pour parvenir à ses fins, ami sans scrupules laissant condamner un autre à sa place puis trahissant de nouveau celui qui est devenu un fugitif, la plupart des personnages n'ont aucune morale et feraient n'importe quoi pour le magot.
C'est là le principal intérêt du film : une galerie des horreurs de l'âme humaine.