Je sors tout juste de cette merveille du cinéma cubain qui m'a éblouie et émue.
Je sais au combien ces films peuvent être puissants, et Chala montre encore une fois que l'on peut faire des films intéressants, riches avec peu de budget.
On a ici un échantillon de la misère sociale à la Havane, un tableau que l'on a souvent sur nos écrans quand il s'agit de ces pays qui peine à s'en sortir.
Le réalisateur démontre avec finesse et subtilité le rôle fondamental de l'enseignement et les situations difficiles des familles cubaines.
Chala est une petit garçon qui vit seul avec sa mère alcoolique. Pour l'aider il organise des combats de chiens. A l'école, il se fait souvent remarqué, impulsif, joueur, gouailleur, il se fait souvent remarquer. Lorsqu'il dépasse le pallier de sa maison, il retrouve sa mère, ivre morte quand elle ne fait pas le trottoir. Alors il est l'homme de la maison et veille sur son seul parent, c'est lui qui fait bouillir la marmite; les rôles sont totalement inversés, pourtant à l'ecole il est bien le petit garçon que l'on doit surveiller. Du foyer, à l'assistance social, de profs en profs on voit au combien le personnel adminsitratif est impuissant et les règles inappropriées pour sauver ces enfants.
Seul Carmela, son professeur principal qui se bat corps et âme pour sa scolarité : Mettre un enfant dans un foyer, loin de sa mère c'est le condamner.
L'ecole est leur deuxième maison, une porte de sortie, un échappatoire à cette misère, mais les règles et les lois trop strictes enlèvent à ces enfants l'espoir d'avoir un avenir meilleur. Alors les enseignants ont un double rôle : ils éduquent et prennent le relais quand les familles s'effondrent et en sont incapables.
Chala est le genre de film qui nous touchent, nous accablent parce qu'on se rappelle la chance que l'on a de pouvoir apprendre, d'aller à l'école, d'avoir un droit à l'instruction. Eux ils survivent quand nous cherchons un moyen d'avoir plus, de s'elèver socialement, d'ajouter des zéros à sa fiche de paie. Et pourtant ces gens sont travailleurs, dégourdis, combattifs, ils mériteraient de pouvoir apprendre er grandir autant que nous. Ils ne choisissent pas leur situation et sont pris au piège d'un cercle vicieux sans fin.
Et pourtant il y a de l'espoir de ce film, une sorte de justice et de l'amour à tous les niveaux. Les images sont belles, il est rare de voir Cuba sous cette forme, on voir le peuple; les voitures colorées, l'ambiance des journées chaudes et ensoleillées, les enfants sont admirables dans leurs rôles respectifs.
Je ne comprends pas pourquoi le film n'a pas été plus diffusé. Encore une perle qu'on a effacé trop tôt des écrans
Je recommande doublement