Chambre 212 est parfois présenté comme un film mineur de Christophe Honoré, une sorte de divertimento ne prêtant pas à conséquence.
Il y a pourtant dans la légèreté du film, dans sa folle inventivité, dans sa douce noirceur et sa façon de traiter la bien-séance par-dessus la jambe, quelque chose de la quintessence du cinéma de Honoré.
Le scénario est d'abord une merveille d'invention. Des époques et des personnages qui se croisent dans d'infinis jeux de miroir, des trouvailles improbables et poétiques (la volonté en Charles Aznavour) : Honoré est un orfèvre en matière de narration, de dispositif scénique et de dialogues.
La mise en scène invente perpétuellement de nouveaux axes : la maquette de la rue, les vues en plongée absolue dans les appartement, le jeu avec les portes. Le labyrinthe émotionnel dans lequel se débattent les personnages est rendu sensible par le cinéaste.
Le casting est magistral est Lacoste n'a jamais été autant Lacoste.
Tour à tour drôle et mélancolique, le film interroge la notion de couple qui dure plutôt que celle d'amour. Ce n'est pas si courant au cinéma et quand c'est fait avec autant de subtilité et de maestria, c'est jouissif.
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