Change pas de main par Jimmy Kane

Il y a chez Vecchiali un art du dialogue esthétique, des mots écrits comme se compose de la musique mais sans complexe et sans leçon à donner. Avec une histoire des plus prosaïque il construit de la finesse, de la poésie et de la justesse ; il faut dire que le pari était risqué car débuter un film avec des rushs de pornographie de contrebande c'est particulièrement couillu. Et des couilles, le film n'en manque pas. Il montre des luttes de pouvoirs, des regards tendres, des sexes de femmes et d'hommes et tout ça avec une cohérence singulière. On est face à ce film comme devant l'OVNI "Femmes femmes" du même Vecchiali dont parlait si bien Pasolini : "Je suis encore ému, bouleversé, j’ai du mal à parler ; je dois dire qu’il m’est rarement arrivé ces dernières années de voir un film aussi beau et aussi émouvant. "