Quand l'amour joue des tours
J'aime bien Frédérique Bel. Elle a une drôle de tête et un cul un peu plat, et pourtant elle me plaît. Le charme! Changement d'adresse, je l'ai déjà vu une fois il y a bien longtemps. J'en avais gardé un bon souvenir, une sorte de Woody Allen français. Je suis encore un peu d'accord avec ça. Mais je pense que j'aime encore plus après ce second visionnage.
Le scénario est assez simple mais efficace. Il se passe plein de petites choses qui fait qu'on ne s'ennuie jamais. Il y a tout de même des moments creux, par là je veux dire que les conflits tardent à s'installer, et ça c'est rarement bon signe. Heureusement l'auteur compense avec des personnages touchants et amusants. Beaucoup de choses passent par les dialogues, notamment l'humour, souvent surappuyé et pourtant jamais lourd. Le jeu de mot sur le cor au début en est un bel exemple ; c'est même carrément perturbant de constater à quel point Mouret insiste sur cette blague que l'on a compris dès le début.
La mise en scène est très sobre, Mouret se contente de placer sa caméra à l'endroit le plus stratégique pour effectuer le moins de mouvements possibles, y compris les recadrages. Cet aspect formel renforce le ton absurde du récit. Et permet aussi à l'histoire de prendre toute notre attention ; comme quoi il n'est pas nécessaire de mettre papi parkinson derrière la caméra pour attirer l'attention de son spectateur. Les acteurs sont très bons. C'est surtout là que Mouret est le plus Allenien ; il compose un personnage peut être moins bavard, mais tout aussi maladroit. Les autres s'en sortent tout aussi bien. A l'époque, j'étais content pour Bel qu'elle se fasse une place dans le milieu du cinéma, elle que j'avais pu rencontrer dans la minute blonde. C'était pas toujours très drôle, mais sa bonne humeur faisait passer la pillule (ses jambes aussi). Danny Brillant est hilarant.
Bref, j'aime Mouret mais le problème c'est que je n'ai toujours pas vu ses autres films. Je pense les avoir ici quelque part, si pas ses derniers ne doivent pas être trop difficiles à trouver ; faudra bien que je m'y mette!