Ce film, d'un ennui mortel, est un excellent somnifère qui dure quand même 1h44. C’est la juxtaposition d’images d’actualités (dont des scènes de la vie quotidienne), des extraits de journaux et des chansons populaires espagnoles (au contenu lénifiant qu’il n’était pas nécessaire de traduire), sans rapport avec les images (à part la chanson allemande, « Lili Marleen ») et sans commentaire explicatif. Sur un fil conducteur chronologique succinct (défilé des soldats nazis à Paris en juin 1940, assassinat de Léon Trotski en août 1940, rencontre d’Hitler et de Franco à Hendaye en octobre 1940, mort du roi Alphonse XIII en février 1941, mort d’Adolf Hitler et de Benito Mussolini en avril 1945, bombardements atomiques au Japon en août 1945, visite d’Eva Perón en juin 1947, funérailles du torero Manolete en août 1947 et guerre de Corée entre 1950 et 1953, les dernières images étant celles du futur roi Juan Carlos Ier), le film est une juxtaposition d’images (on y voit beaucoup de foules soutenant le franquisme ainsi qu’une publicité pour Coca Cola !), à la façon d’un inventaire (1946) à la Jacques Prévert (1900-1977), sans indication de lieu et de date. Une intelligence artificielle aurait fait mieux ! A défaut, le film aurait pu servir d’interlude, du temps de l’O.R.T.F., où le « Petit train-rébus » (1960-1963) puis le « Petit train de la mémoire » (à partir de 1963), créé par Maurice Brunot, servait à caler les émissions en direct. Il aurait fallu faire l’inverse, partir des chansons et de leurs paroles et les illustrer par des images d’actualité. Le réalisateur a choisi, par paresse, la facilité.