Chaos
5.5
Chaos

Film de Tony Giglio (2005)

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Modèle économique de film hollywoodien circa 1990

Chaos est un film hollywoodien simple. Un moment qui passe et qui file donc, tout simplement. Une maitrise des ressorts narratifs de base et sens du dosage nécessaire à tous ceux qui veulent réussir à Hollywood. Cependant, ce film est l'héritier particulier de cette vague de films des années 90 dont le secret tient en un mot : twist. c'est en effet depuis ces années que les films à twist garantissent un film type hollywoodien, là où auparavant, ce système de Deus Ex machina était certes utilisé mais pas aussi généralement.

Les Fight Club, Seven, Usual Suspect ont crée la garantie commerciale à ce type de films, qui sublime et maximise le rendement de l'image : il va s'agir de radicaliser le film d'enquête en lui donnant la puissance du thriller (rythme haletant, enchainement rapide de scènes, mécanique huilée), avec la pessimisme du film noir plus subtil (le nihilisme des policiers et la conscience de la corruption, le pouvoir attractif de mystère de l'enquête) mais sans l'originalité des intrigues bien ficelées.Hollywood adore prendre des théories et les simplifier, ce qui est déja le cas du film noir et de la psychanalyse encore que là il existait à la forme de l'enquête une adhérence ,une relation avec la méthode psychanalytique, et l'obscurité de l'univers cadrait avec cet emprunt. Ici c'est un moyen dramatique simple qui donne les coup de pouce les plus grossiers possible au héros.Tout ici est CONVENTIONNEL. Alors il ne faut pas en faire une critique simple, j'ai essayé de mettre en avant au début qu'il s'agit d'un modèle efficace et donc dramatiquement bien trouvé, même si basique pour un scénariste américain ayant lu Truby. Le twist est ici en lui-même retardé bien que le spectateur se rend compte précisément du seul coupable possible.
Si le spectateur est habitué à ce genre de films, il comprend vite que le début de film cache toujours un choix arbitraire qui donne à la narration son pouvoir et définit en même temps les protagonistes principaux: ici , Statham est tête d'affiche, c'est le héros, et bien il ne peut pas vraiment mourir. C'est la tête d'affiche quand même.

Le problème de ces films c'est qu'ils sont plats et faciles. La contrepartie est que dès que quelque chose sort de l'ordinaire, on l'encense logiquement comme meilleur, mais ce relativisme coute cher à la production cinématographique (qualitativement et financièrement). Le modèle hollywoodien a cependant à sa merci des tas de réalisateurs prêt à tout pour diriger un film avec des acteurs connus, même des acteurs de genre (je ne les dénigre pas mais le problème étant qu'ils sont cantonnés à des rôles, un "genre" de jeu et d'intrigue). Ce modèle économique de film est aussi un modèle de prestation pour les futurs cinéastes qui veulent percer, et un modèle de précarisation des autres genres de films. Si encore les précédents cités (en fait seulement Seven et Fight Club , et c'est encore limite vu la récupération horrible qu'il constitue en tant que pseudo-contestation) sont mis en relief avec celui-ci, ils sont meilleurs, moins capillotractés mais toujours évident (en bref Fincher est meilleur réalisateur que Giglio, ce qui explique les carrières relatives des bonhommes).
Ce genre de films prend sa force réel avec une vraie direction, que les années 2000 ont mis en évidence avec Scorcese et son Shutter Island, d'ailleurs une adaptation ou (mais encore avec des grosses habitudes et un cahier des charges bien hollywoodien), Christopher Nolan et son Inception.
Un divertissement donc, mais pas autant que les deux films précédent qui ont la force de dépasser la simplicité première ( Scorcese n'est pas pour rien une légende du cinéma, Nolan a des thématiques, ce qui déja le place au dessus de la plupart des réalisateurs-marchandises, équivalent entre eux par leur obligation de cahier des charges de production.)
Perferic
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le 11 déc. 2013

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