Tentative d’approche psychologique de Mark David Chapman, et narration de son assassinat de John Lennon à New-York en décembre 1980, malgré toute la difficulté de décrire avec certitude les motivations et les mécanismes profonds de ce triste assassin.
Le film décrit un portait pathétique d’un solitaire malheureux qui n’assume pas sa solitude, puisqu’il y est résigné par ses propres mensonges, faiblesses et incompétences. Ce vraisemblable schizophrène s’arrange pour rater toutes ses approches sociales, en responsabilisant évidemment autrui de ses propres échecs avec la disproportion d’un psychopathe avéré. Fan inconditionnel du chanteur des Beatles, sa haine et sa motivation furent proportionnelles à son admiration pour lui, tout en se gardant la petitesse du fantasme de devenir un jour quelqu’un aux yeux des autres.
Je ne vois pas trop le bon goût et l’intérêt d’avoir réalisé un film sur cet individu faible, creux et nocif, ce qui casse d’entrée de jeu ma flamme de spectateur. La performance essentielle du film repose sur un exercice ambitieux, étant donné le peu de compréhension qu’on a du personnage, la technicité psychologique aussi, et surtout la bouleversante performance de Jared Leto, dont l’étourdissante métamorphose laisse pantois.