Rentrant des sports d’hiver à Paris, Regina Lampert (Audrey Hepburn) apprend la mort de son mari. Or, des individus suspects commencent à tourner autour d’elle, lui réclamant une somme d’argent colossale que son mari aurait eu sur lui au moment de sa mort, argent dont elle ignorait l’existence. Harcelée, elle se tourne vers le seul homme en qui elle a confiance, Peter Joshua (Cary Grant). Mais lui-même est-il bien l’homme qu’il prétend être ?
Dans la lignée des plus grands Hitchcock, Stanley Donen réalise un de ses meilleurs films. Il aurait pu lui donner la forme d’un thriller paranoïaque, mais il a opté pour la voie de la comédie, en grande partie grâce à des dialogues très affûtés, qui rythment le film d’autant d’éclats de rire. Ce n’est pas pour autant qu’on ne frissonne pas, et c’est le génie de Donen d’avoir su restituer toute la tension qui sous-tend le récit de manière très prenante, sans jamais se départir de l’entrain communicatif des protagonistes. En outre, le scénario est absolument parfait (et surtout parfaitement limpide...), implacable et logique jusqu’au dernier retournement de situation, et il y en a un certain nombre ! Mais le meilleur réside dans le trio principal : Cary Grant, Audrey Hepburn et… Paris. En effet, les deux premiers composent un couple mythique auquel on a tout de suite envie de s’attacher, et le cadre ne gâche absolument rien de cette envie, Donen, comme nombre de réalisateurs américains, parvenant à nous faire partager sa fascination pour Paris, ou en tous cas, le Paris des années 60. Par son talent de metteur en scène, friand de mise en abyme (ce n’est pas pour rien que la scène finale de ce film où certains personnages changent d’identité comme de chemise se déroule dans un théâtre, une fois les masques tombés), il entraîne son spectateur dans un tourbillon de drôlerie, de frisson et d’émotion qu’on n’est pas près d’oublier.