Suite à l'approfondissement de la discographie de Pogo a.k.a Nick Bertke et à la découverte de sons comme "I Want..." ou "Scrumdiddlyumptious", samplant allégrement l'oeuvre dont il est question ici, j'ai été tenté de regarder ce film pour comprendre d'où en venait l'inspiration.
Ayant été un peu déçu du traitement de l'oeuvre de base par Tim Burton lors de son adaptation de 2005, j'ai eu un à-priori sur l'oeuvre de Mel Stuart rien qu'à la lecture du titre. En effet, j'avait été quelque peu choqué que Burton éclipse totalement Charlie au profit de Willy Wonka dans un film appellé 'Charlie & the Chocolate Factory' alors que penser d'un film s'appelant 'Willy Wonka & the Chocolate Factory'?
Entrons tout de suite dans le vif du sujet : cette adaptation est totalement supérieure à celle de Tim Burton. Dans tous ses aspect. Tous.
Effectivement, Charlie obtient bien plus de temps à l'écran que dans l'ancienne version et est, à mon humble avis, bien plus développé. Rien qu'en y repensant, nombre de scènes fortes impliquant directement Charlie me reviennent à l'esprit : celle où il décide de partager son dernier denier avec son grand père, celle où il fait part de sa désillusion à sa mère... C'est tellement mieux fait ici qu'on ressent un véritable attachement pour lui, ce que n'avait pas réussi Tim Burton, préférant mettre l'accent sur Johnny Depp... qui reste un petit joueur quand on voit la performance de Gene Wilder.
Qu'on se le dise, Wilder est parfait en Willy Wonka. Il campe excessivement bien l'homme que l'on nous décrit dans le livre, de son apparation sur le parvis de son usine jusqu'à la toute fin. Ses fulgurances sont absolument fantastiques et fonctionnent à merveille. (La scène dans le bateau ou son "stop, don't, come back" sont révélateurs concernant le talent de l'homme!).
Sur le plan des acteurs, les autres protagonistes ne sont pas en reste, comme le grand-père facétieux ou bien Veruca la petite peste à laquelle on a envie de filer des claques à chaque parole prononcée.
Côté réalisation, c'est on ne peut plus académique mais ça fonctionne parfaitement bien. Période de production oblige, peu (voire aucun) effet spécial n'a été utilisé, ce qui rend les décors agréables à regarder comparé à la bouillie indigeste et artificielle de Burton. Par ailleurs, nombres de scènes précédant l'entrée dans la chocolaterie sont fortes et pleines d'un sens que l'adaptation suivante ne fera qu'approcher; cela favorise encore l'attachement que l'on peut apporter aux personnages.
Enfin, au niveau de la bande-son, rien à dire. Même si Danny Elfman avait fait du bon boulot pour l'adaptation de 2005, je pense que je me rappellerais bien plus de la bande -son de cette version : plus marquant, tantôt enjouée, tantôt grave. Par ailleurs, je pense qu'à force de les avoir dans la tête quotidiennement, je finirais pas connaître par cœur toutes les paroles de chaque chansons de l'OST; mention spéciale à The Candyman Can et Pure Imagination.
Finalement ? En résulte un très bon film possédant un univers unique et un Willy Wonka complètement hallucinant. Si vous avez le choix, foncez sur celui-ci rien que pour voir Gene Wilder enterrer le Wonka de Depp au fin fond de Candyland!