A night in the show est le douzième film de Chaplin pour Essanay et comme la plupart des films qu’il a tournés pour ce studio, c’est un deux bobines, soit une petite demi-heure. On notera au passage qu’encore une fois, ce film est bien mal nommé en français étant donné qu’il n’y a point de Charlot dans l’histoire.
Un soir, au music-hall, Mr Pest souhaite assister au spectacle. Il peine à trouver une place confortable et le show est assez mauvais. Il n’est visiblement pas de bonne humeur.
Alors qu’on pensait la tarte à la crème réservée aux productions Keystone, la voici chez Essanay. A ceci près qu’ici, le gag est plus féroce que joyeux. Ce conflit entre méchanceté et légèreté est d’ailleurs explicitement représenté par le dédoublement de Chaplin acteur alors qu’il incarne l’odieux Mr Pest et le jovial et totalement ivre Mr Rowdy. Comme s’il ne savait pas sur quel pied danser, sur quel pied marcher, sur quel pied tomber. Et effectivement, la légèreté de l’intrigue et du soûlard est plombée par l’agressivité gratuite de Pest. On prend fait et cause pour chacune de ses victimes et on a furieusement envie de lui en coller une. À quelques exceptions près, les gags ne surprendront guère. La mise en scène est purement fonctionnelle et ne fera honneur à personne.
En bref, pas grand-chose à sauver dans cette farce plus agaçante que grinçante.
>>> La scène qu’on retiendra ? L’agression gratuite des chanteurs, plus triste que drôle.