J'ai d'abord été tenté de nommer cette critique "Jeunesse désoeuvrée", tant le film se révèle au début un reflet de ce que je pense et vois de cette jeunesse d'aujourd'hui. Trouvant le recours à l'alcool en masse et à la drogue banal, parlant sexe et expériences homos comme on parlerait du film du soir ou du dîner de la veille. Désarmante de futilité, accrochée à son téléphone, devenu centre d'un monde qui tourne autour du nombril de chacun. J'ai bien du mal à voir le "fun" que le titre original annonce pour son "héroïne", même si le terme ne reflète pas forcément la même tournure chez nous que chez nos chers cousins québécois.
Puis, le film, sous des aspects de comédie, rejoint une réflexion plus profonde, plus poussée sur cette jeunesse désabusée du monde qui s'offre à elle. On sent poindre même de légers tons qui rappellent "Le déclin de l'Empire américain". Mais le tout s'écroule dans un "happy end" de bon aloi qui dénature ce qui semblait se dessiner, et une fin Bollywood à la limite du burlesque du plus mauvais effet. Bref, ça part un peu dans tous les sens, et c'est dommage. Seule petite pépite à retenir, la jeune Romane Denis, qui de son regard espiègle et rieur accompagne le film sans trop entrer dans la danse, et livre une composition intéressante.