La France a sa Bovary, le Japon a son Repas, l’Inde a sa Charulata. La petite bourgeoise qui s’ennuie fait le tour du monde.
Si le roman et le personnage de Flaubert peut agacer parfois par sa futilité, sa bêtise rêveuse, il en est tout autrement dans ce film de Satyajit Ray adapté d’un roman bengali de 1901, Nastanirh. Charulata, comme l’ensemble des personnages du film (en dehors de son frère qui finira par partir avec l’argent du journal qu’édite son mari) sont tous d’une grandeur d’âme irréprochable. Clairement, Satyajit Ray prend un autre parti que celui de Flaubert quand il se moque du provincialisme ou de la petite bourgeoisie oisive. Il aime ses personnages, ça se voit, et y on finit par les aimer autant que lui. C’est d’ailleurs une constante dans ses films : assez peu de personnages mal intentionnés, quand le malheur s’abat sur eux, c’est toujours la fatalité ou parce qu’on les a forcés à prendre une mauvaise direction. Satyajit Ray dépeint les Bengalis à la fois oisifs et généreux. Toutes les classes sont concernées, et le regard est le même qu’il soit sur les princes ou les domestiques (celui du palais ne cesse de se faire réprimander pour sa paresse, mais rien de méchant, c’est surtout un jeu de miroir amusant).
Commentaire complet à lire sur La Saveur des goûts amers
——————————————————————
À retrouver sur La Saveur des goûts amers :
En rab :