Antinazi, tu perds ton sang froid !!!

Adapté d’un roman de Geoffrey Household "The Rogue Male", "Chasse à L'homme" fait parti de ces films pro-interventionnistes réalisés afin de sortir le peuple américain de son apathie isolationniste du début de la seconde Guerre Mondiale. Fritz Lang nous présente donc une oeuvre militante pas si caricaturale tant il brouille les repères moraux de ses personnages.

De ce fait, à travers son film antinazi, le réalisateur met en avant les instincts intemporels qui établissent le genre humain en suggérant un effet miroir entre la victime et ses poursuivants. C'est bougrement ironnique!
La scène d'ouverture, chef-d'oeuvre d'intensité, nous fait explorer les fougères comme sur la piste d'une proie qui s'avère être le prédateur suprême: Adolf Hiler.

Le manichéisme s'estompe petit à petit et la tension monte. Lang traite avec ambiguité le carquèlement de la façade civilisatrice du héros. Ainsi, l'homme qui avait refusé de tuer Hitler lorsqu'il le pouvait est devenu en fin de compte, un tueur. L’ambivalence de la cible du cinéaste demeure, refusant de choisir entre son dégoût du nazisme et son pessimisme sur l’être humain révélé par la guerre.
Le héros se retrouve donc confronté à son destin, aidé par des sauveurs providentiels dont il provoque souvent la perte, un thème réccurent chez Lang. Mais pour ce dernier, la seul façon de vaincre le mal est de le combattre.

Le plan final de Thornidke sautant en parachute, fusil à la main, bien décidé à en découdre est un appel certain à la mobilisation. Malheureusement, l'hymne anglais accompagnant cette scène donne un arrière-goût trop prononcé de propagande primitve. Fichtre !

Une mention spéciale à Georges Sanders et John Carradine tout simplement prodigieux.