Ce film marque un tournant dans la carrière d'Eastwood. Le public, habitué à le voir en héros, a peut-être été surpris de le voir incarner un personnage plus humain et moins sympathique, totalement obsédé par la chasse à l'éléphant et négligeant ses obligations professionnelles. Il se concentre sur cet individu obsessionnel (à la limite du suicidaire) ce qui explique probablement le flop du film à sa sortie.
Ce n'est pas son film le plus apprécié donc et encore mois le plus connu mais c'est peut-être le plus sous-estimé et un des plus personnel. On retrouve, comme très souvent, une part importante et très bien menée de traitement réservé aux préjugés et aux minorités. Eastwood veut montrer la grandeur d'un homme, sa force mais aussi ses failles, ses faiblesses, il veut commettre un péché, le péché ultime qui est de tuer un éléphant. Les dialogues sont parfaits, le jeu de Eastwood goguenard va très bien à la personnalité de son personnage, les décors sont superbes, on se croirait dans les productions des années 50 où; l'on voyait les villageois, chanter, danser, un souffle d'aventure, un dépaysement étaient alors proposé aux spectateurs.
Une belle lecture et une immersion irréelle dans le monde du cinéma, avec l'hommage à un grand nom qui l'a fait, et au passage un pied de nez au système Hollywoodien, dans lequel Eastwood à progresser, il a toujours grâce à sa boite de production alterné projets grands public et œuvre plus personnelle. Avec celle-ci il va se démarquer durablement, pour faire le cinéma qui lui ressemble.