Avec mon manque certain de culture, Emir Kusturica, je ne le connaissais ni d'Eve ni d'Adam. J'avais déjà entendu quelques fois son nom au détour de conversations, j'étais déjà tombé une ou deux fois sur ses films en flânant sur SC. Mais je ne m'étais jamais résolue à me pencher sur ce spécimen. Toujours est-il que je me suis retrouvé devant Chat noir, Chat blanc et quelle surprise !

Le réalisateur nous plonge dans l'univers tsigane des gitans à coup de sourires édentés recouverts d'or et de chansons yougoslave de The No Smoking Orchestra. Au début, on peut avoir un peu peur de ne pas arriver à entrer dans ce climat pour le moins étonnant, surtout pour une novice comme moi. Mais pas de panique, Kusturica nous prend par la main et même si j'étais un peu hésitante au départ, j'ai finit rapidement par prendre mon pied ! De plus, la BO, avec son coté folklore, nous immerge parfaitement dans l'ambiance chaotique du film, transmettant une immense joie de vivre.

On suit tout ce petit monde au milieu d'objets rafistolés, de bric-à-brac et d'animaux en tout genre. On a finalement le sentiment qu'il y a de la vie de partout. Ça crie, ça bouge, ça grouille dans tous les coins. On sort de ce film avec une pêche incroyable, à vouloir croquer la vie à plein dent.

Les personnages sont bien loin de tout manichéisme. Ils sont niais, un peu gauches mais pour autant très attachants et surtout gonflés d'espoir dans leur recherche de liberté. Sans oublier qu'ils apportent une bonne dose burlesque. Si en plus on rajoute une chanteuse avec un talent plutôt... atypique, un orchestre ficelé de façon improbable autour d'un arbre... On se demande jusque où E. Kusturica va s'aventurer dans cet humour absurde. Et pourtant, il en arrive des drames à nos pauvres amis. On dit que « les chats noirs portent malheur » ? Mais au final, on s'en fout, c'est bien le chat blanc qui finit par se faire le noir, non ?

Un joli film à voir pour sa fraicheur, sa bonne humeur, ses dialogues décalés et pour vous assurer un dépaysement total.

Et pendant ce temps, le cochon mange la voiture.
Amethyste
7
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le 26 févr. 2012

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Amethyste

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