Surfant sur une vague voulant absolument mettre en scène des films sur la génération Internet et les mondes virtuels, Chatroom arrive en salles le 11 août prochain. Après le très original 8th Wonderland qui évoque de manière intelligente les discussions débouchant sur un véritable projet et en attendant L'Autre Monde traitant lui des réalités virtuelles et de leurs avatars, Chatroom se plonge dans l'univers des salons de discussions en temps réels (et qui ne sont donc pas des forums, contrairement à ce que le pitch du film laisse entendre).
Si le sujet aurait pu être intéressant sur le papier, ce n'est pas le cas du film véritable caricature du pseudo mal que représente Internet aux yeux de certains. Le film se paye donc le luxe de ne montrer qu'un certain coté sombre, sans offrir la moindre opportunité à la Toile de montrer tout ce qu'elle peut contenir de positif.
Ici les héros sont des adolescents dépressifs, torturés, pédophiles, obsédés. Rien que ça. Entre le gamin qui a suivi une thérapie, celui dont le père a disparu, la mannequin et la gamine issue d'une famille bourgeoise anglaise qui suit des cours de maintien, rien n'échappe à la facilité. On croisera également quelques obsédés sexuels en tout genre ainsi que, évidemment, des amateurs de jeux de rôles se battant à l'épée
Ils se retrouvent donc sur un chat, représenté de manière réelle par un long couloir coloré contenant diverses chambres. Saturation de couleurs et musique ambiante bruyante rajoutent une couche à une évidence : les auteurs et réalisateurs du film connaissent vraiment très mal Internet.
Le film, manichéen au possible, ne montrera donc que ce coté sombre dans lequel un ado torturé manipulera ses congénères pour les pousser au suicide, suicide qu'ils filmeront comme si c'était une évidence. A aucun moment, même pas un plan, une seconde, ne sera montré qu'Internet est clairement autre chose (et toi, lecteur, en est la preuve vivante). A croire qu'Enda Walsh a écrit son histoire pour quelques associations prônant le retour aux valeurs familiales et à la tradition.
Il ne reste donc à sauver que la prestation des acteurs, très correcte et d'Aaron Johnson en particulier. Le héros de Kick Ass prouve qu'il a un réel potentiel.
Pour une fois donc, profitez de SensCritique parce qu'Internet est autre chose que cette purge veut bien montrer, et évitez d'aller au cinéma.