Un premier film intimiste qui narre un style de vie plus qu’une histoire ! C’est une adaptation de la pièce de Nicole Burdette. Ethan Hawke brosse le portrait d’une dizaine de personnages vivant une existence bohème vouée à l’art. Il y a là, peintres, poètes, musiciens qui apprennent à partager cet espace qu’est le « Chelsea Hôtel ». La musique et la poésie sont traitées comme des personnes à part entière. Les textes (dialogues, monologues) sont magnifiques et merveilleusement mis en valeur. D’ailleurs, la femme qu’interprète Natasha Richardson le précise quand elle se rend compte que l’homme avec lequel elle vivait une histoire passionnée avait une autre femme dans sa vie (Tuesday Weld) , ce qui la blesse c’est qu’il lui ait récité les mêmes poèmes, susurrés les mêmes mots… ce qui montre à ses yeux qu’il ne l’a jamais ni aimée ni respectée, qu’il ne sait pas aimer tout simplement. La scène avec l’autre femme est magnifique d’ailleurs.
Un casting intéressant nous permet de retrouver Robert Sean Leonard (le Neil Perry du cercle) Steve Zahn (le pote homo de Janeane Garofalo dans Reality Bites) en duo de rockers fraîchement débarqués à New-York, Vincent d’Onofrio (peintre qui ne veut pas comprendre que sa voisine en pince pour lui et passe à côté d’une belle histoire) Kris Kristofferson (écrivain alcoolique) et Mark Webber (amoureux dévoué mais drogué de Audrey) complètent. Côté féminin, quel bonheur de voir Natasha Richardson, Uma Thurman et Rosario Dawson. La plupart des effets de caméra sont très réussis mais l’utilisation à outrance de filtres colorés peut lasser.
Ce film peut laisser hermétique, dérouter, il y a des maladresses (c’est un premier film) mais on ne peut nier la passion qui anime ceux qui y ont participé, leur honnêteté et l’authenticité du résultat.