Cher Antoine,
Quand j'ai fait la connaissance de votre petit Prince, je n'étais qu'une petite fille qui commençait ses découvertes littéraires.
Bien sûr qu'à 7 ans, je n'ai pas tout compris. La plupart des enjeux narratifs et thématiques m'échappent à ce moment là de ma courte existence mais je suis séduite par vos dessins dépouillés et colorés, vos mots simples qui vont droit au coeur de votre lecteur.
J'ai relu votre prose poétique pour une amie afin de l'aider à préparer des séquences de travail pour ses élèves. Quel bonheur !
Quelle tristesse aussi de penser que à leur âge, ces préados vont voir à cette exercice une contrainte scolaire.
J'avoue qu'après l'avoir redécouvert à travers l'adaptation animée de Mark Osborne, je me suis rendu compte qu'avec l'air de parler aux enfants, ce conte philosophique offre des niveaux de lecture multipless et surprenants. J'ai l'impression que vous exposez ainsi, M. De St Exupery, une leçon de vie à l'usage des adultes
Etre attenitf à l'autre en priorité et à ce qui nous entoure.
maquillée en conte pour enfants. C'est tellement malin de mettre en scène un enfant, l'image de l'innocence, afin de faire penser aux "grandes personnes" qu'il est naturel de sinterroger sur le monde.
Je vous applaudis des deux mains. En vous cachant derrière l'apparence du conte, vous poursuivez ce même objectif. Maintenant, en lectrice attentive que je suis, les ingrédients du conte ne sont pas tous là. Cette fin ouverte donne à votre ouvrage insidieusement la forme du roman sans qu'il en soit complètement un.
L'histoire n'est pas terminée et seule un adulte est capable de se projetter là où vous souhaitez l'amener. Un enfant subit cette dernière image comme une frustration alors qu'il a besoin d'un retour à l'équilibre. L’indétermination, l’inquiétude et l’angoisse triomphent.
« L’essentiel est invisible pour les yeux, on ne voit bien qu'avec le
coeur »Cette phrase a toujours été ma devise. Elle dit tellement de choses des rapports humains, de l'amour et de l'amitié...Après que le renard l'ait prononcée, vous la faites répéter au petit garçon plusieurs fois afin de la mémoriser comme s'il voulait montrer à quelle point elle est essentielle pour vous et le roman.
L'amitié
Ce sentiment mis en avant tout au long du texte, vuos le présentez comme aussi fragile qu'essentiel.
Le Renard, personnage indispensable à l'évolution du garçon représente la sagesse, celui qui "sait", conseille. A sa rencontre avec lui, il apprend sa première vraie leçon.
Un ami se gagne et se conserve. Une amitié, ça s'entretient.
« si tu veux un ami, apprivoise-moi » pour me rendre « unique au monde »
Unique mais pas le seul ! Il faut faire cette nuance et distinction importante.
Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé.
La découverte de l'amour aussi est assez bien montrée.
Quelle merveille que ce sentiment ressenti par le garçon pour cette rose vaniteuse et égoïste qui se joue de lui et de ce qu'il ressent. Comme quoi même à 7 ans, les artifices et les mesquineries m'insupportent déjà. Et je suis toujours aussi étonnée (même si de moins en moins, je le reconnais malheureusement) de voir les gens faire les mauvais choix dans ce domaine là et s'intéresser à des gens qui les font souffrir. Je n'ai jamais aimé cette rose... et ne l'aime toujours pas, même jeune adulte
Ce qui fait la richesse de cette oeuvre c'est la symbolique, le double sens des mots que vous avez employés.
Que le lecteur remplace mouton par amitié, serpent par mort, renard par sagesse et vous offrez à celui-ci une lecture encore plus fidèle aux idées que vous défendez si bien.
Ce langage imagé vous permet de parler, d'évoquer les sujets abordés de manière insidieuse mais beaucoup plus parlante à notre moi intérieur et sensible.
En voyageant sur les différentes planètes qu'il croise, l'enfant découvre le secret de la vie, de la mort et de l'amitié. Vous, aviateur perdu dans le désert de votre ignorance aveugle, avez compris aussi beaucoup de choses auprès de ce petit prince venu d'ailleurs.
Merci !
Cordialement
Rawi