Au risque de passer pour un original, je n'avais jamais lus "Le petit prince",classique ultime et intouchable de la littérature pour enfants. Tout juste y aurais-je zieuté deux ou trois passages à l'école, pendant ces cours interminables de poésie. Souhaitant remédier à cette lacune qui me pourrit l'existence (oui, on me jette des cailloux quand je dis que je ne l'ai jamais lus), j'emprunte le livre à ma génitrice (qui, elle, a eu la présence d'esprit de faire semblant de l'avoir lu) et je me plonge dans l'univers si particulier de ce petit prince aux cheveux d'or.
Me vient alors une question existentielle. Mais qu'a donc inhalé Antoine de Saint-Exupéry pour pondre un truc pareil ? Le bonhomme sniffait de la colle Cléopâtre à longueur de journée ou était juste complètement siphonné ? Il en faut effectivement de l'imagination pour sortir de sa caboche une fable aussi perchée, aussi abstraite mais d'une poésie à toute épreuve, parcours initiatique s'adressant avant toute chose à ces êtres supérieurs et qui ont tout compris que l'on appelle communément "enfants".
D'une belle épure et illustré par les superbes aquarelles de l'auteur, "Le petit prince" mérite amplement sa réputation de classique, même s'il est évident que chacun y trouvera ce qu'il veut, que cette allégorie ne touchera pas tous les publics, tant elle peut paraître absconse dans son délire. Personnellement, je tenterais bien une lecture avec ma future descendance, histoire qu'ils aient un peu de culture, contrairement à leur papa qui passa son enfance à relire le programme télé.