On a tous ce film là. Ce film qu'on voulait voir enfant, parce que l'affiche était cool, qu'on avait vu la promo à la télévision et que ça avait l'air trop chouette. Et évidemment les parents ne veulent pas parce que "ça a l'air bête" ou "on a pas l'argent en ce moment." Du coup, on bave sur les affiches dans les rues qui finissent par être remplacée par un autre film. Pour moi, c'était Chérie, j'ai rétréci les gosses. (En plus y avait un court-métrage de Roger Rabbit avant.)
Bon, je vous rassure, j'ai vu le film depuis, lorsqu'il est passé à la télévision. Je kiffe les trucs de sf et notamment les histoires de miniaturisation, qui rappelle ce moment où enfant on s'amuse avec des jouets sur le tapis du salon et où les chaises, les tapis et les différents obstacles nous servant de terrain de jeu.
Ceci dit, ma mère qui détestait les "machins américain" aurait vraiment peu apprécié ce film, tant il transpire l'ADN de la sitcom américaine : les deux familles voisines qui se détestent, le papa qui veut que son fils soit quaterback, les parents qui vont partir en camping-car, l'adolescente qui veut aller faire du shopping (le "mall" a été traduit par "forum" dans la VF et que même les sous-titres de Disney+ n'ont pas corrigé... bande de nuls) et évidemment les deux ados tête à claque. Et comme souvent dans ce genre de films, on a un savant fou qui a automatisé sa cuisine avec des bidouilles (voir Retour vers le Futur et Gremlins.)
Le film est une capsule très cool sur le début des années 90 (purée le gamin avec sa coupe mulet) et qui met en scène des ados qui se comportent vraiment comme des ados (et qui sont joués par des ados) : ça se vanne, ça s'envoit des casses bien nulles, ça fait sa forte tête, ça se dragouille aussi. Et le film arrive à plutôt bien développer ses personnages pour que ceux qui nous paraissaient les plus détestables au début du film évoluent pour devenir moins tête à claque.
Imaginé par deux réalisateurs spécialisés dans les films d'horreur qui cherchaient un moyen que leurs gosses voient leur production, le coeur du film raconte une aventure d'ado à la Goonies avec tout les pièges possibles qu'on puisse penser si on balançait des gens miniaturisés dans un jardin : les insectes, les animaux, le pollen qui devient géant, l'arrosage automatique qui se transforme en catapultage d'eau, etc.
Je suis plus circonspect sur les aventures vécus par les parents qui tournent un peu à la sitcom nulle. Mis à part la sympathie que j'ai pour Rick Moranis et sa bonne bouille de nerd des années 80, l'essentiel des gags tournent souvent autour du fait qu'un observateur extérieur voit que les Szalinski semblent agir de manière bizarre... puis repart en haussant les épaules, ou en faisant "hmm hmm". (On ne saura pas si cette vente d'appart s'est faite ou non au passage.)
Après j'adore ces productions où l'on construisait des décors géants pour y faire jouer les acteurs dessus (voir ma critique de L'Indien du Placard ) et le fait qu'ils aient reproduit une fourmi et un scorpion géant pour les faire interagir avec les enfants. Au passage, bravo à Mimi la fourmi qui a fait des fourmis des animaux attachant des années avant que la franchise Ant-man ne reprenne cette idée. Brave mimi, ta mort ne sera pas veine.
C'était cool à revoir.
Est-ce que je le montrerais à des enfants ? : Oui. A l'âge où mes parents ne m'ont pas emmenés le voir au cinéma. (Et toc !)
Possibilité de remake/suite : Je materais bien les deux suites, et il parait qu'ils voulaient faire un reboot récemment.
Le détail qui me titille : Qui serpille une cuisine en chantant avec le balais ? Ce cliché m'énerve.
Suis-je le seul ? : A trouver le gag de fin nul. Ha ha, Nick tu a trouvé le sens d'une blague à caractère sexuel. (Enfin "vaguement" sexuel.) Bien pour toi.