Bourrage des urnes
Précédé par quelque relent d'une polémique imbécile qui aura eu pour seul effet de braquer les projecteurs sur sa sortie opportune, Chez Nous n'est finalement qu'un soufflé qui se déballonne...
le 23 févr. 2017
33 j'aime
16
Pauline ( Émilie Dequenne) est infirmière à domicile, à Hénard, ville sinistrée du Nord de la France.
Elle s’occupe seule de ses deux enfants et de son père, ancien métallurgiste (et communiste).
Dès les 15 premières minutes, on voit très bien à travers les visites chez ses patients à quel point Pauline est une femme courageuse et dévouée.
Avec une telle popularité et son « historique » approprié, les dirigeants d’un parti extrémiste (interprété, entre autres, mais surtout avec brio par André Dussollier) vont lui proposer d’être leur candidate aux prochaines municipales.
Chez Nous est un film nécessaire et courageux, mais alors pas très finaud et surtout, hélas, pas très convaincant.
Pas très bien rythmé, fouilli dans ses thèmes : intrigue politique, intrigue amoureuse, intrigue avec le passé de l’amoureux de l’héroïne... Chez nous perd un peu son sujet principal... et les spectateurs par la même occasion.
Pourquoi ne pas rester sur un plan politique ?
Des scènes telles que la proposition de Berthier (Dussollier) à Pauline, de se présenter aux élections municipales ou celle qui révèle la stratégie de communication du parti, sont très bien écrites, justes et surtout ultra pertinentes et intéressantes. Mais il y en a peu, sur 2 heures de film !
Le travail de Pauline, infirmière, qui permettait des échanges avec les habitants/électeurs n’est pas exploité. On suit Pauline au début du film, lors de ses visites ; et puis on perd ces échanges, ces possibilités de dialogues qui auraient pu apporter des explications. J’aurais aimé savoir, moi, ce qui peut pousser les habitants d’Hénard à voter pour elle, jeune représentante d’un parti d’extrême droite, novice en politique ? Que peut-elle répondre à leurs doutes, leurs questions ou leurs insultes ?
On les entend finalement assez peu les habitants d’Hénard. Dommage.
Enfin, le film souffre d'un problème de longueur et de rythme, on a des téléfilms mieux ficelés et plus efficaces, ou des magazines d'info' plus passionnant. J'ai eu beaucoup de mal à trouver Émilie Dequenne juste et crédible ici.
Ou c'est parce qu'on lui a demandé de jouer Pauline de cette façon, passive, tellement dépassée par la situation qu'elle ne réagit... pas ?
Dussollier, quant à lui, est épatant. Les meilleurs dialogues (et pas trop clichés, pas trop lisses) c'est lui qui les prononcent, et c'est bien de là que sortent mes "points".
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Mes sorties ciné 2017
Créée
le 8 mars 2017
Critique lue 267 fois
D'autres avis sur Chez nous
Précédé par quelque relent d'une polémique imbécile qui aura eu pour seul effet de braquer les projecteurs sur sa sortie opportune, Chez Nous n'est finalement qu'un soufflé qui se déballonne...
le 23 févr. 2017
33 j'aime
16
On pourrait bien sûr multiplier les reproches à l'encontre de Chez nous : les personnages manquent d'étoffe, la trame narrative est cousue de fil blanc, le parti pris politique a quelque chose de...
le 4 juil. 2017
22 j'aime
5
Évacuons tout de suite les points faibles du film et souvent inhérents à ce type de fiction prenant appui sur période actuelle. La première, et la plus flagrante était sans doute, étant la...
Par
le 26 févr. 2017
14 j'aime
5
Du même critique
Je ne sais pas pourquoi, mais dès que je vois le nom de Wes Craven inscrit au générique d'un film, c'est plus fort que moi, ma main se tend irrémédiablement vers le boîtier du DVD (EDIT : cette...
Par
le 29 juil. 2011
5 j'aime
Cette comédie burlesque et hautement caricaturale avait tapé très fort rien que par sa bande d'annonce à l'époque. Si, si, rappelez-vous la chèvre broutant tranquillement près d'une voix ferrée et se...
Par
le 29 juil. 2011
4 j'aime
Premier roman de Nelly Chadour, Espérer le Soleil est une uchronie fantastique qui nous plonge en 1951 dans un Londres tentant doucement de se remettre de la 2ème guerre mondiale. Vont se croiser...
Par
le 20 déc. 2017
2 j'aime