Rien ne va plus pour la pauvre Hélène qui dirige de main de fer une luxueuse maison de haute couture dont la célébrité est incontestable. D'ici quelques semaines, la présentation de la nouvelle collection financée par Alan Bergman, homme sans scrupule, doit avoir lieu. L'auguste maison doit beaucoup à Alicia Ricosi, une styliste aussi talentueuse et passionnée que snob et théâtrale. Cette femme tant prolifique au niveau de l'imagination se trouve à court d'idées et décide d'abandonner ses créations à la suite d'une déception amoureuse. Flairant une catastrophe financière, Alan Bergam à l'idée de faire rechercher une muse pour Alicia par Hélène littéralement sous pression.
C'est par un pur hasard qu' Hélène et Alicia vont faire la connaissance de Julien Lefort, un brave jardinier paysagiste assez maladroit et timide, chargé de décorer une salle de réception de la maison de couture. Bingo ! C'est le coup de foudre pour la grande Alicia Ricosi qui pense retrouver l'inspiration grâce à ce personnage amoureux de la nature. Toutefois reste à savoir si la réciprocité se réalisera....
"Chic !", c'est ce que je me suis dit après avoir décidé de visionner ce film auxquels ont échappé pas mal de cinéphiles si j'en crois le "box-office". Je dois avouer qu'à mon avis ceux-ci l'ont échappé belle. Ce tout petit film simplet a soi-disant l'ambition de dénoncer le milieu de la haute couture. Avouons que pour remplir cette mission le pétard est mouillé car "Le Diable s'habille en Prada" est autrement plus aiguisé et surtout plus finaud pour atteindre son but. Ici, le réalisateur Jérôme Cornuau à qui l'on doit principalement "Les brigades du Tigre" nous fait le cadeau empoisonné d'une sorte de téléfilm d'une lourdeur insoupçonnée et bourrée de clichés. Cette œuvrette laisse tout de même un gros avantage, celui de pouvoir en deviner très vite la fin, évitant ainsi un moment d'ennui intensif en restant figé devant l'écran.
Du côté des interprètes, Fanny Ardant en rajoute des tonnes dans son personnage de créatrice dépressive subitement passionnée et amoureuse. Son interprétation dégouline de badinage et d'exagération à un point tel que je me demande si elle se rend compte de son manque de crédibilité. A n'en pas douter, elle a réussi à obtenir son plus mauvais rôle au cinéma et je la plains d'être venue se fourvoyer dans cette galère. Sa collègue Marina Hands dans le rôle convenu et terne d'Hélène est loin de pimenter cette comédie pas plus que Laurent Stocker dans le personnage d'Alan Bergam, stupide et agaçant au possible. Quant à Éric Elmossimo, le jardinier paysagiste, il fait ce qu'il peut et semble le plus naturel de cette triste troupe.
Pour résumer, j'en déduis que Jérôme Cornuau nous adresse un film que je qualifierais "d'alimentaire". La seule satisfaction qui me vient à l'esprit est de ne pas avoir eu à payer une place de cinéma pour assister à ce navet heureusement confidentiel. Passez votre chemin et faites comme le Diable, habillez-vous en Prada !