Pas le plus connu des Bronson, ce film est un des derniers qu’il a tournés avant de passer chez la Cannon où il s’est enfermé dans son personnage de justicier dans les années 80. Ici, le fan du Bronson qui règle les conflits à grands coups de punchlines et de bastos risque d’être déçu. Chicanos, chasseur de tête n’a rien des films d’action auxquels nous sommes habitués avec l’acteur. Il s’agit davantage d’un focus sur l’exploitation des immigrés par de peu scrupuleux hommes d’affaires américains qu’un pur film de divertissement comme on pouvait s’y attendre. Bien entendu, il ne s’agit pas d’un documentaire rigoureux et dramatique sur le jeu du chat et de la souris que se livrent les autorités et les passeurs, mais on est davantage dans le drame que le film d’action.
L’ambiance tendue aux abords de la frontière est plutôt bien rendue. La vie des policiers trop peu nombreux pour être efficaces est adroitement décrite. La situation des immigrés ne sombre pas dans la grosse caricature. Cependant le fil rouge manque de tension. Après l’assassinat d’un policier et d’un jeune immigré, l’enquête menée par Bronson manque d’envergure et de moments forts. Certaines thématiques sont mal exploitées et de nombreux personnages sont abandonnés en cours de route. Le réalisateur semble toujours hésiter entre le film social et le film d’action sans jamais réussir à être tout à fait un des deux. D’où ce sentiment d’un résultat bancal.
L’ensemble manque de profondeur pour être une peinture réussie du phénomène qu’il décrit. Il exploite trop maladroitement son prétexte et le volet policier paraît excessivement bâclé. Avec son méchant caricatural, son rythme mollasson et son final expédié, le film ne parvient jamais à être original ou à se limiter à une bonne petite série B décomplexée amusante. Les fesses posées entre deux ambitions contraires, il manque singulièrement d’efficacité. Cela se regarde grâce à la toujours bonne trogne de Bronson mais le résultat est tout de même plutôt décevant.