La poule a zéro
A Oakey Oaks, ville peuplée d’animaux, tout le monde se moque du pauvre Chicken Little, depuis le jour où il a mis tout la ville en émoi pour une fausse alerte, clamant à qui voulait l’entendre que...
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le 31 août 2018
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En 1943, Disney adapte le conte Chicken Little : l'histoire d'un poulet qui se fait manipuler par un renard, Foxy Loxy, qui lui fait croire que le ciel lui est tombé sur la tête. Chicken Little provoque la panique au sein de la basse cours, qui part se réfugier dans une caverne où le renard les mange. La fin est tellement noire que même le narrateur n'y croit pas, finissant l'un des Disney les plus noirs.
En 2005, Disney ressort l'histoire des cartons et propose d'en faire un long métrage. La boite vit mal le succès de Shrek et des films Dreamworks, de Pixar (qu'elle rachètera l'année suivante) et enchaine depuis le début de la décennie les déceptions cinématographiques. D'où l'idée de Michael Eisner de copier la concurrence avec ce film qui offrait dès sa bande annonce un humour "décalé" où le narrateur ne sait pas par quoi commencer et cite plusieurs autres films Disney (chose qu'avait aussi fait Lilo et Stitch en son temps, avec bien plus de réussite.)
Le film est rempli de ces tics d'humours qui vont bien mieux dans Shrek ou dans Madagascar que dans Disney : les références à la pop culture, le désamorçage des scènes dramatiques par de l'humour (toute la ville qui s'extasie parce qu'il y a un centime par terre) les chansons pop pas trop vieille mais pas trop neuve non plus (i will survive, Wannabe, R.E.M.) les personnages entourant le héros sont tous un peu idiots. Lorsque le film s'est terminé sur une scène où les personnages chantent "you can't go breaking my hearth" pendant le générique, j'étais en train de me facepalmer. C'était. Vraiment. Pénible.
Le pire, c'est qu'on sent que le scénario a des lacunes. Ainsi, après avoir été un embarras pour la ville, Chicken Little décide de devenir comme son père, champion de baseball. Et sur un coup de chance... ou faisant appel à des forces cachées, il réussi un homerun. Le passage est bien (c'est un des rares moment où j'étais dedans) et drôle. Sauf qu'après ça, il faut reprendre l'intrigue avec les extra-terrestres et à nouveau Chicken Little redevient un paria, faisant de toute cette histoire un énorme remplissage.
Chicken Little est un assez mauvais personnage, pour lequel j'ai rarement de la sympathie. Ok, le film cherche à me faire pitié en montrant qu'il est malheureux à cause d'une bourde, mais j'arrive pas à m'investir dans son personnage. Son père est horrible à ne pas le comprendre. Le pire, c'est qu'il n'est même pas décrit comme un père intransigeant ou abusif, mais comme un pleutre qui est embarrassé par les actions de son gamin. Bon, vu le reste de la ville, c'est encore pire : on a l'impression qu'il se plie à des gens qui sont foncièrement idiots.
En fait, le seul personnage sympa c'est le poisson rouge qui vit dans un scaphandre. Alors certes, on ne comprend pas trop ce qu'il fait, mais il est assez joyeux et semble être le seul qui kiffe être dans ce film. A coté de ça, Abby est juste "le bon pote mais en fille" et Boulard... est juste une honte. C'est littéralement "le gros qui est drole parce qu'il est gros."
J'étais prêt à poster mon avis, et j'ai repensé à un autre point noir du film : C'est moche. Ok, en vrai ça devait aller lors de sa sortie, et puis, c'était le premier film totalement en 3D produit par les studios Disney, mais 17 ans après, c'est vraiment pas ouf : les décors sont vides, les personnages manque d'expressivités, et c'est assez "plastique." Le truc pourrait sortir maintenant et être présenté comme un projet d'étudiants en art graphique que ça ne m'étonnerait pas.
Purée, et dire que je vais finir l'année 2022 par ce film, ça me déprime.
Est-ce que je le montrerais à des enfants ? : Ho non, pitié.
Possibilité de remake/suite : Ça a été dans les cartons, mais on y a échappé. L'année d'après Disney arrêtait de faire des suites en Direct-to-DVD de ses films. Ouf.
Le détail qui me titille : Les extra-terrestres parlent anglais. Sauf leur fils qui parle sa langue à eux, mais arrive à se faire comprendre par ses parents... et par le poisson rouge. Pftttt.
Suis-je le seul ? : A voir ce qu'il voulait faire avec Foxy Loxy ? Un méchant comme dans le film de 1943 qui serait cette fois-ci le "bully" de Chicken Little et ses amis. Sauf qu'ils en ont fait une fille. Sauf qu'elle n'est pas SI méchante que ça. Sauf qu'elle est doué au baseball. Sauf qu'elle tente de sauver la ville. Aussi lorsqu'à la fin du film, elle tombe amoureuse de Boulard à cause d'un choc traumatique et que les gens font "non laissez-là comme ça" on atteint le summum du génant : "changer les gens contre leur grès c'est mal... mais pas elle, vu qu'on l'aime pas." Quelle honte.
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Créée
le 31 déc. 2022
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