Ma critique vidéo sur Chicken Run - La menace Nuggets
Vous êtes sûrement très nombreux à connaître « Chicken Run » réalisé en stop-motion et sorti en 2000. Et bien, 23 ans plus tard, Netflix a décidé de sortir une suite au premier opus sur leur plateforme, ce qui n’est pas une mauvaise idée. Mais l’idée d’une suite était un petit peu difficile à imaginer vu la direction qu’avait pris la fin du premier opus. Et donc, maintenant que cette suite est officiellement sortie, est-ce qu’il vaut le coup d’être visionné ? Et bien oui ! Sans être au niveau du premier opus, on a une suite dans le même style et une véritable envie de toute l’équipe technique de faire une bonne suite.
Ginger, Rocky et toute la bande sont aujourd’hui heureux sur leur île mais les humains reviennent à la charge en construisant une route à proximité de leur île. Lors d’une petite fugue, Molly, la fille de Ginger et Rocky, va se faire enlever. Ginger va alors devoir s’infiltrer avec toutes son équipe afin de la sauver.
Positif
- Ginger (Antonella Colapietro) est une ancienne poule militante qui a été traumatisée par ce qui s’est passé et cherche à protéger les autres et son île avant tout, notamment sa fille Molly. Le fait qu’elle ne soit plus aussi combative qu’à l’époque peut se comprendre, surtout quand on sait ce qu’elle a traversé. Aujourd’hui, elle est heureuse sur son île et elle ne veut plus avoir à faire aux humains comme elle l’a déjà fait, surtout si ça risque la vie de sa fille.
- Molly (Jaynelia Coadou) est la fille de Ginger et Rocky qui rêve de liberté en voulant explorer le monde au-delà de l’île malgré les interdictions de ses parents. En vrai, elle a une personnalité dynamique et très proche de sa mère pour vouloir explorer le monde, et ça marche. Même si c’est elle qu’il faut sauver, on voit qu’elle essaye quand même d’agir.
- Rocky (Gildun Tissier) est un coqboy qui prend soin de sa famille avant tout. Ici, il est surtout un peu comique à rater certaines choses mais sa détermination à vouloir sauver sa fille marche bien. Il est secondaire et il n’y a pas grand-chose à raconter sur lui mais il marche en tant que fonction.
- Frizzle (Elia-Carmine Robbe) est une nouvelle poule que rencontre Molly. Comme elle, elle a soif d’aventure et d’exploration et souhaite découvrir où les poules se rendent. Il n’y a pas grand-chose à dire sur elle mais elle est plutôt sympathique comme personnage.
- Madame Tweedy (Audrey Sourdive), ou plutôt madame Fry, est de retour en tant qu’associée du dr Fry et elle cherche à faire en sorte que les poules soient transformées en nuggets pour son business et sa vengeance auprès de Ginger. En vrai, c’est bien de l’avoir remise en tant qu’antagoniste car on sait à quel point elle peut être dangereuse (et elle n’a rien perdu par rapport à ça) mais elle reste une psychopathe qui veut faire beaucoup d’affaires et montre une haine profonde envers les poules.
- Le Dr Fry (Jonathan Lambert) est le nouveau mari de madame Tweedy et c’est un scientifique associé un petit peu naïf mais déterminé à rendre sa femme heureuse. Décidément, elle soumet tous ses maris mme Tweedy. Le problème, malgré que ce soit un personnage fonction qui marche, c’est qu’il s’agit d’un monsieur Tweedy version scientifique et en moins drôle. Qu’elle ait quitté monsieur Tweedy, pourquoi pas, mais ce nouveau personnage ne fait que nous faire regretter monsieur Tweedy.
- Question évolutions, ce sont surtout Ginger et Molly qui évoluent. D’un coté, on a Molly qui, malgré sa soif de découvrir le monde, apprend que le monde n’est pas non plus un endroit sûr en permanence mais la plus belle évolution, c’est celle de Ginger. On passe d’une poule traumatisée par Mme Tweedy à une femme qui retrouve sa combativité pour faire face à ses démons (surtout pour sauver sa fille).
- La relation familiale qui se développe entre Ginger et Molly est assez intéressante à suivre. L’une est traumatisée du monde extérieur et cherche à protéger ses amie et sa fille alors que l’autre souhaite découvrir le monde sans savoir à quoi s’attendre. Ça donne une relation où chacune des deux apprend l’une de l’autre tout en montrant de grandes similitudes entre les deux (entre mère et fille en même temps).
- Le long-métrage démarre par Rocky qui raconte l’histoire du premier film à sa fille dans son œuf avant que celle-ci n’éclose (avec quelques petites cascades) et ne cherche à s’échapper de l’île pour découvrir le monde. C’est une introduction efficace pour redécouvrir nos personnages et nous donner envie d’en savoir plus sur ce qui va se passer quand elle aura assez grandi.
- L’univers de « Chicken Run » arrive à s’étendre un peu plus avec les nouveaux personnages qu’on y voit. Le point le plus réussi est qu’ils arrivent à apporter une nouvelle dimension à la création de certains aliments (mais avec une mise en scène moins cruelle) tout en restant constructif.
- Malgré quelques points prévisibles, on sent que certaines choses sont assez inattendues. C’est notamment le cas dans la manière dont les choses se passent alors qu’on s’attendait à ce que Bernadette et les autres soient aussi nulles que pour l’évasion du premier film.
- Les musiques s’en sortent bien dans l’ensemble. Ce sont des musiques qui collent à se passe à l’image tout en étant des musiques de bonne qualité. Notamment le main theme du premier opus qui revient ici, toujours de bonne qualité.
- Question symbolisme, on a des éléments très efficaces. Le monde extérieur pour Ginger et Molly, madame Tweedy pour Ginger… c’est léger mais le symbolisme se veut réellement efficace dans la narration de certains personnages.
- On ne dirait pas mais la tension se veut réellement efficace. Sincèrement, c’est probablement à cause de la machine pour faire des nuggets mais la tension arrive à marche dans certaines séquences.
- Question mise en scène, c’est vraiment bien géré. La majorité des séquences arrivent être de très bonne qualité et à apporter une mise en scène très travaillée par les lumières et les choix de plans au montage.
- Certaines blagues ont beau être un petit peu discutables, d’autres arrivent réellement à faire mouche et à nous faire rire un peu. Vous le verrez par vous-mêmes mais certaines blagues arrivent à marcher.
- Les décors sont assez jolis pour ce qu’ils proposent. Chaque décor a été travaillé pour nous offrir des visuels convaincants. Mention spéciale pour le « paradis » des poules qui est très convaincante.
- L’animation est assez jolie dans son ensemble. Sans être une révolution visuelle, il faut reconnaître que l’animation est réellement travaillée dans toutes les séquences de ce long-métrage.
- La fin est assez sympathique après tout ce qui s’est passé. C’est surtout une bonne fin pour Ginger et son évolution marquante mais ça reste une bonne manière de conclure ce film.
Négatif
- La VF n’est pas du tout mauvaise, elle s’investit véritablement dans les personnages. Le problème, c’est que le casting star-talent du premier opus était très bon et que ce nouveau doublage n’est pas au même niveau. On allait pas retrouver le casting qu’on avait eu (surtout Gérard Depardieu, surtout pas vu les derniers évènements !) mais on sent que le doublage français, même si il essaye, n’est pas au même niveau malgré qu’il soit quand même bon et fait avec des bonnes intentions.
- Mine de rien, le schéma scénaristique est un peu déjà vu et on y voir des similitudes avec le premier opus. Les tentatives d’évasion de Molly qui rappellent celles de sa mère, la défaite de madame Tweedy et son retour sur le véhicule pour tenter de les arrêter, le coup des poulets à sauver… On sent que ce schéma a été calqué sur celui du premier opus, même si ce n’est pas grave parce que ça reste bien écrit.
- C’est sympa de revoir Babette, Poulard, Bernadette et MacBec mais nous serons probablement d’accord pour dire qu’ils ne sont pas très utiles. Certes, Ginger n’allait pas y arriver seule mais ses alliés n’ont pas trop de développement et d’intérêt d’être là. Sauf Ric et Rac, eux on peut les pardonner d’être là car ils sont là pour sauver leur « nièce ».
- L’humour se veut plutôt bon mais il y a quelques blagues qui ne marchent pas, notamment avec Babette. Babette est naïve telle qu’on la connaît oui, mais ses blagues ne fonctionnent pas trop (sauf une peut-être). C’est dommage, surtout quand on sait que les personnages secondaires ne sont pas très importants.
- Peut-être que c’est du au premier film mais le coup des poules dans un environnement heureux à ce point nous laisse présager de très loin que c’est une illusion pour mieux les piéger. Après, les détails prévisibles sont légers dont ça peut se pardonner.
- Pourquoi avoir remis un cri Wilhelm ? Sérieusement ? Même si c’est juste pour éjecter un garde, il est possible de faire un cri naturel du comédien de doublage non ? Vous devriez vraiment arrêter de l’utiliser maintenant, c’est démodé…
- Question émotion, ce n’est pas très prenant. Là où le premier opus arrivait réellement à être touchant, celui-ci n’y arrive pas trop malgré les tentatives. C’est un détail mais une meilleure émotion aurait renforcé le visionnage.
!!! PARTIE SPOIL !!!
Il faut reconnaître que la forteresse et ses règles sont bien gérées, on voit que madame Tweedy a appris de ses anciennes erreurs et qu’elle cherche à ne plus se faire avoir en conseillant son mari pour les fameux colliers. Colliers qui transforment les poules en zombies et les faire obéir aveuglément en les rendant stupides. Ça en est presque effrayant de voir ça (mais effrayement réussi). Au passage, le recyclage de plan des colliers désactivés pendant l’exposition du plan de Ginger, c’était pour économiser de l’animation ?
Comment fait cette femme ? Non mais sérieusement, comment a fait madame Tweedy pour survivre à la machine qui transforme les poules en nuggets ? On la voit juste ressortir de la machine en étant frie, elle devrait être morte là ! Que Ginger arrive à résister au collier par sa volonté, pourquoi pas, mais ce coup là avec madame Tweedy non. Elle est très dangereuse mais elle est loin d’être invincible.
Au final, « Chicken Run: La menace nuggets » est une suite qui saura plaire aux fans du premier opus et qui a réellement été fait avec beaucoup de bonne volonté. On a une mise en scène travaillée, des personnages principaux bien développés (surtout la protagoniste), des décors de qualité, une tension qui se veut un peu efficace et du symbolisme très bien géré avec une antagoniste principale de qualité. Après, il est vrai que certaines blagues sont discutables, que la VF est bonne mais inférieure au précédent opus et que les personnages secondaires n’ont aucun développement. Malgré tout ça, si vous avez aimé « Chicken Run », il y a de fortes chances que vous passiez un bon moment en regardant cette suite.