Chico, Rita, le jazz et l'oxymore.
New York, Paris, Las Vegas, la gloire et les lumières de la scène... Des destins assez extraordinaires que ceux de Chico & Rita, propulsés dans le monde du jazz des années 1950. Pourtant, leur amour en fait des êtres ordinaires, emprunts de fierté et d'orgueil, de pleurs et de doutes contenus.
L'oxymore est partout : New York sous un manteau d'hiver contredit la chaleur de Cuba, la Rita de luxe d'Hollywood s'oppose à la Rita insouciante de La Havane, le Chico brisé et triste dissone avec le Chico émerveillé d'amour. Seul le jazz est constant, partout, comme un hymne imprévisible aux couleurs de la vi(ll)e.
Chico & Rita est un film autant sonore que visuel. Du be-bop à la samba, la musique lui donne une troisième dimension. Il y a ici autant à voir qu'à entendre, et on ne sait d'ailleurs plus si les larmes que l'on verse sont dues aux notes de couleurs ou aux notes de musiques. Peut-être un peu des deux. À moins que ce ne soit la beauté paradoxale de leur histoire... Une chose est sûre en tout cas, il ne manque à ce film exceptionnel ni l'habileté du crayon sur la planche à dessin ni le génie du crayon sur la partition. On ne pourrait imaginer meilleure narration pour ces vies cabossées.
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