"Chien de la casse" est un film qui m'a profondément touché, probablement parce qu'il se déroule dans une petite bourgade du sud semblable à celle dans laquelle j'ai grandi et où je vis toujours. Ce décor rural et intime, si familier, sert de toile de fond à une représentation saisissante de la jeunesse désœuvrée, abordée ici de manière originale et captivante.
Le film réussit à capturer avec justesse et sensibilité cette tranche de vie, évoquant les espoirs perdus, les amitiés fusionnelles, et cette mélancolie propre à ceux qui semblent condamnés à une existence sans avenir. Il y a, dans cette peinture d'une jeunesse en marge, un parallèle évident avec la chanson "Demain c’est trop tard" de MC Circulaire. Cette association m’a semblé naturelle : le même sentiment d'urgence, de désenchantement et d'une liberté illusoire traverse à la fois les paroles de cette chanson et le propos du film.
Les performances d'Anthony Bajon et de Raphaël Quenard sont tout simplement impériales. Ils incarnent à merveille ce duo de meilleurs amis, où la tension permanente se mêle à une amitié virile et tendre, oscillant entre les disputes enflammées et les moments de complicité. Leur relation est au cœur du film, et on y croit à chaque instant : un couple de potes inséparables, avec ses hauts, ses bas, et cette affection sincère qui transcende les mots.
"Chien de la casse" est un film qui sait émouvoir et surprendre, à la fois par sa véracité et par l’originalité de son propos. C’est une œuvre qui résonne profondément, en particulier si l’on a grandi dans ce type de milieu, et qui rappelle à quel point l'amitié peut être un véritable refuge face à la dureté de la vie.