Un voyage sur Arda aussi épique que complexe et profond

Quelle œuvre particulière que le Silmarillion, composée grâce aux divers écrits du Professeur Tolkien et au travail acharné de son fils.

Bon, déjà il faut s'armer solidement avant de s'attaquer au Silmarillion. Ce voyage ne suit pas une chronologie parfaitement continue et aura tendance à faire référence toute une myriade de personnages ayant marqué l'Histoire d'Arda à plusieurs moment dans l'œuvre.

Nul besoin de préciser que si vous n'avez pas lu, ou au moins été introduit à l'univers du Seigneur des Anneaux auparavant, vous devrez, avant de vous attaquer à cet ouvrage, rattraper ce retard en suivant les étapes suivantes :

- Lire le Hobbit (+-250 pages selon les éditions, une formalité)

- Lire les 3 tomes du SdA (déjà un peu plus velu, mais au pire si vous avez la flemme, fiez vous aux films de Peter Jackson, qui, à quelque exceptions (notables tout de même) près, retracent assez bien l'histoire des livres)

Munissez vous d'un Atlas de la Terre du Milieu, du wiki consacré à l'univers de Tolkien, d'une bonne dose de patience et surtout, SURTOUT, d'une bonne vieille carte. Et que le voyage commence :

Plonger dans "Le Silmarillion", c'est embarquer pour un voyage unique, bien au-delà de tout ce que la fiction traditionnelle peut offrir. Cet ouvrage n’est pas simplement un livre : c’est une porte d’entrée vers un véritable univers, un monde qui vit, respire, et s’étend avec une profondeur et une richesse inégalées. C’est là toute la magie du Professeur Tolkien, qui, au fil des décennies, a patiemment façonné non seulement des histoires, mais une mythologie entière.

Ce qui frappe, dès les premières pages, c’est l’ampleur de la vision de Tolkien. Arda, le monde de la Terre du Milieu, n’est pas seulement une toile de fond pour des récits épiques : c’est un cosmos en mouvement, avec ses propres dieux, ses propres lois naturelles, et une histoire qui s’étire sur des millénaires. Tout y est finement détaillé, du bruissement des feuilles des bois de Doriath aux chants des Ainur lors de la création du monde. Chaque pierre, chaque rivière, chaque étoile dans le ciel a son propre récit, sa propre signification. Ce souci du détail, cette obsession presque divine pour l'exactitude mythologique, fait du "Silmarillion" une œuvre qui dépasse largement les simples histoires de batailles et de héros.

Ce n’est pas seulement un univers, c’est la genèse d’une civilisation entière, où les personnages sont porteurs de tragédies aussi vastes que le monde qu’ils habitent. Les Silmarils, ces joyaux étincelants créés par Fëanor, deviennent bien plus que des trésors convoités : ils incarnent l’orgueil, la beauté, le désespoir et l’espoir des Elfes. On ne lit pas simplement l’histoire de Beren et Lúthien, on ressent chaque pas, chaque souffle, chaque sacrifice comme si l’on se tenait à leurs côtés dans les sombres forêts de Dorthonion ou dans les profondeurs des cavernes de Morgoth.

Tolkien ne se contente pas de créer des paysages : il crée des cultures, des langues, des religions et des histoires qui s’entremêlent pour former un tout cohérent et extraordinairement vivant. Il est rare de lire un livre et de sentir que chaque page est imprégnée de l'amour de son auteur pour son monde. "Le Silmarillion" est cela : un testament de dévotion littéraire, un projet de vie qui reflète le soin minutieux apporté à chaque nom, chaque lieu, chaque mot.

Et c’est peut-être là la plus grande réussite du "Silmarillion" : il ne s’agit pas simplement de lire un récit, mais de s’immerger dans une réalité alternative, aussi tangible que celle dans laquelle nous vivons. Les histoires sont tragiques, belles, complexes, mais elles sont surtout vivantes. Il y a une authenticité dans cet univers qui le rend incomparable : Tolkien nous montre non seulement ce qui pousse et ce qui vit, mais aussi ce qui meurt, ce qui se corrompt, ce qui lutte pour renaître.

Lire "Le Silmarillion", c’est s’abandonner à une expérience littéraire totale, où la fiction atteint une forme de vérité presque mythique. Ce livre n’est pas seulement un complément au "Seigneur des Anneaux" : c’est la fondation d’un monde entier, un joyau de la littérature, une invitation à rêver au-delà des limites de la réalité. Pour ceux qui osent s'y aventurer, c’est une expérience inoubliable, un voyage au cœur d’un univers dans le sens le plus littéral et le plus magique du terme.

Critique-jonti
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le 31 août 2024

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