Dans un village de campagne, au nord de Bézier, l'insupportable Miralès humilie son pote mutique Dog, pour qui il a moins de respect que pour son chien. Une vacancière surgit, a une amourette avec Dog, et compromet l'emprise de Miralès, jaloux, qui boude. Puis, la femme disparait comme elle venue. Les deux hommes se réconcilient dans une baston violente contre les méchants de la ville d'à côté dont Dog avait rayé le capot de la Porsche.
Mais Miralès n'est pas juste misogyne, possessif et manipulateur. Il est aussi attentionné avec sa mère dépressive et ses voisins, il ne fume pas bien qu'il vende du shit, il lit des livres et fini même par trouver un travail. Comprendre : c'est un bon gars. Et Dog aussi, puisque même si il est complètement amorphe, il s'engage dans l'armée. Ils ont donc des valeurs : l'amitié entre hommes, le travail, le respect de sa mère, l'engagement pour la patrie. Tout un programme.
Ces jeunes sont vêtus du complet jogging-basket-saccoche, se parlent avec agressivité, s'ennuient, écoutent du rap, jouent au foot au city-stade et à la console. En contraste, quelques plans de coupe silencieux montrent des paysages de la campagne aride. Ils partagent donc les mêmes aspirations et le même désarroi que ceux de la ville, malgré un environnement dénué de béton. Cela aurait pu être un sujet intéressant, mais les comportements toxiques sont filmés avec complaisance pour servir l'unique propos du réalisateur : "Moi aussi, ma vie ressemble a un film-de-banlieue". Je n'y ai vu qu'une caricature grotesque, un épisode de Groland, mais sans second degré.
Je comprend que le film ait du succès car il vient combler un vide de représentation. Ce qu'il raconte n'en est pas moins rance : des personnages lourds, un scénario sans surprise et une morale pourrie. J'ai soupiré d'ennui tout le long.