Premier long métrage de Richard Fleischer. Celui-ci le considérera comme son meilleur film malgré sa longue carrière ponctuée de nombreux chef d'oeuvres bien plus connu que ce film de série B oublié. "Child of divorce" est un des premier film (si ce n'est même le premier) à aborder le thème de la famille recomposée à Hollywood, à l'encontre de l'image d'Epinal de la famille heureuse et uni symbolisant l'american way of life de l'époque. Le petit budget de ce film de série B, doublé du fait qu'il s'agisse d'un premier film, a surement fait qu'on a pas trop regardé son propos à l'époque de sa mise en production et qu'il est passé à travers les mailles de la censure américaine.
Le jeu un peu facile et stéréotypé des personnages s'oppose à une mise en scène proposant de belles idées comme le plan d'ouverture en trompe l'oeil du film. La petite Sharyn Moffett qui joue le rôle principale de Bobby est époustouflante, jouant bien mieux que ses partenaires adultes qui surjouent dans les clichés des valeurs bien pensantes, alors même que leurs morales sont abjectes. Sharyn abandonna malheureusement le cinéma après son mariage quelques années plus tard et se convertira à la religion alors qu'elle avait un avenir d'actrice très prometteur.
La fin du film, très noir et pessimiste nous surprend pour un film de cette époque habitué aux happy end. Lorsque Ann Carter qui joue Peggy (autre enfant star qui s'arrêtera prématurément), la copine de chambre de Bobby déclare "Je ne ferais pas d'étude universitaire, les hommes n'aiment pas les filles trop instruites", celle-ci jeté à la figure du spectateur la réalité du code sociale de l'époque, bien contraire à la morale hollywoodienne courante.