Début des années 50.Une militante communiste australienne part à Moscou rendre visite à Staline.Subjuguée,elle couche avec le petit père des peuples,mais la saillie est fatale au vieux Joseph.Mais comme le dit la pub,un vieux con s'éteint,un jeune s'éveille,et la fille rentre en cloque en Australie,où elle épouse son fiancé,qui accepte d'endosser le rôle de père de l'enfant bien qu'il sache qu'il est d'un autre.Mais il ignore par contre l'identité du vrai géniteur.Des années plus tard,le petit garçon,devenu adulte,présente une étrange ressemblance physique avec un certain dictateur,mais pas seulement car il se révèle en outre être un formidable tribun,un meneur d'hommes,et il devient dingue au point de fomenter une révolution dans son pays.Le portrait craché de son papa en somme.Pas mal du tout,cet essai australien de politique-fiction rigolarde.Le réalisateur-scénariste Peter Duncan parvient à doser humour insolent et authenticité inquiétante,tout en navigant habilement entre les époques et les personnages,utilisant au mieux les flashbacks et les images d'archives.Il travaille sur de nombreux thèmes,notamment celui de l'inné et de l'acquis.Pourquoi Joe évolue-t-il de cette manière?Ce garçon,gentil et équilibré à la base,est-il victime des gènes de son paternel ou sa dérive n'est-elle que psychologique?On constate qu'il part en vrille à partir du moment où sa mère lui avoue,par inadvertance,le nom de son vrai père.L'éducation que lui a donné sa cinglée de mère joue aussi sans doute un rôle dans sa psyché perturbée,le gamin ayant passé son enfance de manifs en emprisonnements,avec bourrage de crâne marxiste en continu et à haute dose.Le film tourne d'ailleurs en dérision la politique,et principalement le communisme,cette doctrine a priori séduisante qui a échoué partout où elle s'est imposée et a tourné à chaque fois à la catastrophe économique,sociale et humaine.On nous rebat les oreilles avec Hitler mais,bizarrement,on parle peu de Staline,son allié au début de la Seconde Guerre Mondiale.Et pour cause,car ceux qui contrôlent le discours public sont tous issus de la gauche et tiennent à laisser croire que tout ce qui relève du trotskisme,du léninisme,du maoïsme ou autres conneries appartient au champ démocratique.Ce qui nous a valu le plaisir de voir il y a quelques années Besancenot parader un dimanche après-midi entier sur le canapé,rouge bien sûr,de Michel Drucker,et y déclarer tranquillement qu'il n'excluait nullement de prendre le pouvoir par la force.En fait,ce n'est pas l'envie qui lui manque,c'est les troupes.Et ces propos n'ont choqué absolument personne,ils n'ont même pas été remarqués.Ben oui,quoi,c'est normal,les révolutionnaires,ils veulent faire la révolution,et ça les empêche pas d'être de gentils démocrates absolument fréquentables.La preuve,ils viennent raconter leurs âneries sur le service public,dont fait du reste partie le facteur Olivier qui,avant de faire couler le sang,n'oublie pas de profiter des avantages qu'offre cet Etat qu'il exècre.Imaginez qu'une Marine Le Pen ait proféré de telles énormités,on avait droit à un méga scandale."Les enfants de la révolution" repeint donc au vitriol le paradis socialiste de l'ère stalinienne,avec ses dirigeants mentalement dérangés qui ne sont que de sinistres clowns paranoïaques menant leur peuple vers le chaos avec détermination,et tous ces militants décérébrés qui croient être dans le camp du Bien et s'aveuglent volontairement,car il leur serait trop dur de reconnaître leurs erreurs et de voir la vérité en face.Vers la fin de sa carrière,Jean Ferrat,grand chantre du communisme,avait fini par ouvrir les yeux mais,curieusement,on préfère ne se souvenir que de sa longue période coco.Souvenons-nous pourtant de cette chanson intitulée "Le Bilan",dans laquelle il disait:"Ah,ils nous en ont fait avaler des couleuvres,de Prague à Budapest,de Sofia à Moscou,les staliniens zélés qui mettaient tout en oeuvre pour vous faire signer les aveux les plus fous".Finalement,pour beaucoup de gens,le communisme s'est substitué à la religion,c'est devenu une croyance comme une autre,avec ses nouveaux Dieux.Le film le souligne subtilement,avec cet enfant issu du Dieu vivant Staline,qui est élevé par un brave bougre qui n'est certes pas charpentier mais est tout de même menuisier.La crème des acteurs australiens participe à l'aventure.Judy Davis est parfaite en pasionaria hystéro et bornée.Richard Roxburgh incarne avec finesse un jeune homme perdu et poursuivi par un mauvais karma.Sam Neill est fantastique en agent secret multicartes qui vit par procuration son histoire d'amour et sa vie familiale rêvée.Geoffrey Rush assume avec talent le rôle ingrat du cocu soumis qui s'apercevra trop tard qu'il a vécu toute son existence au milieu du mensonge.La très hot Rachel Griffiths crève encore une fois l'écran en fliquette sexy qui quitte son mari parce qu'il est le sosie de Staline,qui a fait massacrer ses parents en Lettonie,et finira,sans le savoir, par épouser l'homme qui a directement commandé les exécutions.Et puis il y a l'immense F. Murray Abraham,toujours à l'aise dans les personnages historiques,qui compose un Staline de derrière les fagots,aussi impressionnant que son Salieri dans "Amadeus".