Après 36 ans de mesure draconienne unique au monde, la politique de “l’enfant unique” en Chine prend fin. Depuis le 1er janvier 2016, les couples ont le droit d’avoir deux enfants.
Marjolaine Grappe (Guantanamo limbo : Dans l'enfer de l'oubli - 2015) s’est intéressée à se revirement historique, pouvant donner l’illusion que l’État donnerait plus de liberté aux femmes et aux couples pour avoir des enfants, mais en réalité, il n’en est rien. Depuis le changement de loi, il est donc possible d’avoir un 2ème enfant, mais interdiction d’en avoir plus ou d’en avoir avant 18 ans ou hors mariage, l’État contrôle toujours la population d’une main de fer.
Pour rappel, pendant plus de 30 ans en Chine, être enceinte pouvait être considéré comme un crime (la contrainte de l’enfant unique interdisant d’avoir plus d’un enfant). Les femmes étaient (et sont toujours) condamnées à la stérilisation forcée (pour éviter qu’elles aient plus d’enfants que ce que l’État autorise).
« Être enceinte est un droit donné par la nature, mais en Chine, les femmes doivent demander à l’État l’autorisation d’être enceinte, sinon elles ne peuvent pas garder l’enfant. »
Pour s’assurer que les couples chinois ne dérogerons pas à la règle (permettant ainsi aux femmes de pouvoir disposer librement de leur corps), la Chine à instaurer un contrôle strict des femmes mis en place par le planning familial dans tout le pays. Ainsi, toutes les femmes sont convoquées au planning familial tous les 3 mois pour s’assurer qu’elles ne sont pas enceintes illégalement (au-delà des 2 enfants acceptés), celles qui le seraient se retrouvent contraintes d’avorter.
« La Chine détient le triste record mondial en avortement : + de 30 000 par jour. »
La réalisatrice à suivi plusieurs femmes enceintes, soit de leur 3ème enfant, soit trop jeune aux yeux de l’État et ayant été dans l’obligation de fuir leur foyer, de s’évanouir dans la nature, pour tenter de pouvoir mettre au monde cet enfant tant désiré et ainsi, échapper à une stérilisation forcée.
Ce documentaire édifiant lève le voile sur les pratiques inhumaines menées depuis de trop nombreuses années par le planning familial et vient par la même occasion, clore une trilogie consacrée à la Chine, après Naître et ne pas être (2014) sur les "heihaizi", ces enfants coupables d’être nés en deuxième, dans un pays où la politique de l’enfant unique les empêchera d’exister toute leur vie (impossible pour eux d’aller à l’école, d’ouvrir un compte en banque ou d’avoir une carte d’identité), suivi de La Peine des hommes (2016), sur le déséquilibre vertigineux dont souffre le pays (qui compte un surplus de 30 à 40 millions d’hommes).
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