A priori, le sujet est intéressant : la guerre d’Indochine (1946-1954), en 1953, vue par 2 enfants, Chom, 13 ans et sa sœur Sa, 10 ans, dans la région de Diên Bien Phu (pays Thaï, au nord, près des frontières chinoise et laotienne) avant la défaite française en mai 1954. Le film présente surtout un intérêt historique (en noir et blanc bien que tourné en 1978, probablement pour des raisons budgétaires) sur la vision de la guerre d’Indochine par les Vietnamiens après la fin de la guerre du Vietnam (accord de paix de Paris en 1973) et la réunification du Nord et du Sud en 1976. Malheureusement, c’est un film de propagande (voix off vantant la vaillance des Viêt-Cong et le redressement du pays où Chom est devenu ingénieur dans une centrale électrique et Sa, danseuse classique), misérabiliste (Chom, Sa et leur mère doivent survivre dans une grotte, en préservant le feu, se nourrissant de pêche et de cueillette), manichéen (les Français brulent les villages et tuent les villageois, prélude aux exactions de la guerre d’Algérie) et mièvre (scène avec le faon capturé puis relâché). On est bien loin du film d’animation « Le tombeau des lucioles » (1988) du Japonais Isao Takahata.