Rares sont les films réussis sur la mort d'un enfant. Celui-ci l'est. Il y a bien longtemps que je n'avais vu un film aussi austère, mais si le sujet est très lourd (pédophilie, enfant assassiné, couple éclaté) ce n'est jamais plombant et c'est sans aucun pathos. François Delisle arrive même à mettre un certain espoir dans son récit. L'espoir d'un renouveau, d'une renaissance, l'espoir de tourner la page, enfin. Parfaitement écrit, mis en scène et en image (le noir et blanc est sublime, le réalisateur est aussi directeur photo et monteur), le tout est lent mais aucunement long. Les personnages sont parfaitement dessinés, on prend le temps de s'attacher à eux et de les comprendre. Sébastien Ricard et Fanny Malette sont impeccables, aussi touchant l'un que l'autre. Geneviève Bujold et Pierre Curzi sont aussi très biens dans le rôle des (grands-)parents. Au final, on ressort de là bouleversé et ému par ce très beau film sur le deuil, aussi pudique que beau et intense. Une vraie réussite.