A mi-chemin entre le cauchemar d'enfant et le documentaire de guerre, ce film nous montre le pire de la face des hommes.
Recherchant la vérité sur la mort de son cousin tué dans des circonstances extrêmement trouble durant le conflit serbo-croate, Anja Kofmel nous emmène aux confins de la folie humaine.
Ce film choc, qui emprunte la forme d'une enquête journalistique, nous plonge dans les méandres d'une société qui s'écroule, dans les tumultes d'une guerre ethnique sans limite.
Au cours de ce récit, on reste bouche bée devant les profils de certains des personnages croisés.
Des mercenaires sanguinaires, des milices d'exterminateurs étrangers, des journalistes avides d'histoires sulfureuses, des touristes à la curiosité morbide.
Entre les images d'archives (parfois insoutenables) et l'enquête de terrain, le récit est complété par des parties animées. C'est-à-dire qu'il manque des bouts à l'histoire de la mort de Chris le suisse. Anja Kofmel utilise donc intelligemment le dessin pour lier subjectivement tout le récit.
Dans ces parties animées, le trait est sombre, l'ambiance est lourde, les tonalités sont submergées par l'intensité d'un noir figurant la cruauté et le désespoir associés à la guerre.
Au bout du bout, on sort de là avec quelques certitudes des moins réjouissantes :
1- Les hommes sont définitivement capables du pire
2- Ils ont une imagination débordante dans l'exercice de la cruauté et du massacre
3- Leur folie individuelle et collective est assurément sans limite !