La b.o. est cool. Y a de (très) beaux moments nocturnes. Et... c'est presque tout.
Ce qui est frustrant avec Christine, c'est qu'on sent l'incroyable potentiel du récit de King (de l'obsession absolue à l'horreur mécanique à chaque coin de carrefour) mais que tout cela ne décolle jamais vraiment : le film est très gentil au fond, jamais gore ni même effrayant, et ce n'est pas le casting qui aide à franchir le cap.
Qu'a voulu dire Carpenter avec cette oeuvre ? Que le Mal n'a au fond pas de visage et, surtout, se tapit au fond de chacun de nous ? C'est léger, surtout qu'on est à peine un an après le chef-d'oeuvre The Thing, qui est d'une toute autre envergure sur le fond et sur la forme. Reste quelques beaux effets, comme la voiture qui reprend littéralement forme d'elle-même, mais ce n'est que dans la dernière demi-heure que Carpenter montre vraiment son talent de mise en scène, la première heure ressemblant à un teen-movie un peu underground mais vachement polissé quand même.
Un petit bip dans une drôle de période pour Carpenter (suivront l'étrange Starman, mon chouchou Big Trouble in Little China et le très moyen Prince of Darkness), pas déplaisant mais pas le plus représentatif du génie horrifique de l'auteur.