Quelques bruits de moteurs pour accompagner le générique et d'un coup le génial Bad to the Bone de George Thorogood et de ses Destroyers, voilà comment être conquis dès le début !
Ici, John Carpenter adapte le roman de Stephen King et nous montre comment une voiture dénommée Christine, une Plymouth Fury de 1958, va changer la vie de son propriétaire.
And they gazed the wild wonder
Comme à son habitude, Carpenter prend le temps d'installer l'ambiance et de mettre en place le contexte de l'histoire ainsi que le quotidien de deux ados, l'un timide et complexé, l'autre son opposé. Il place ainsi son cadre dans un "teen movie" américain, avec ses personnages typiques, et quelques seconds rôles qui rentrent dans ces cases (la pom-pom girl, le rebelle au couteau, etc.).
Dès que la voiture commence à vraiment se faire présente, c'est vraiment elle la star du film et elle va casser tous les codes du film d'ado ! Carpenter ne se prive pas pour mettre en scène plusieurs séquences totalement jouissives, à l'image de la poursuite enflammée ou de la réparation automatique, le tout accompagné d'une parfaite bande-son, alternant entre des petits rocks des années 1950 et des thèmes composés par Carpenter lui-même.
Les scènes d'action ne sont pas abondantes, il se concentre plus sur la transformation du personnage principal et de sa relation avec la voiture. Son changement se fait ressentir à travers lui-même évidemment, mais beaucoup à travers les yeux de son entourage. Il met cela en adéquation avec la voiture, qui adopte des comportements humains (violence, jalousie, etc.) et qui devient fascinante, sublimée par une maîtrise de l'image et du son de la part de Carpenter. On sent que tout est pensé, chaque son que l'on entend ou élément du décor que l'on voit.
Le décor, c'est celui des banlieues américaines des années 1980, on s'y retrouve, surtout lorsqu'on a déjà vu beaucoup de films s'y déroulant ! Tout paraît calme, chaque destin paraît tracé à l'avance, et Carpenter y balance une caisse démoniaque et partage le plaisir de la voir tout défoncer ! Les effets spéciaux et trucages fonctionnent à merveille et comme souvent avec Carpenter (qui, au passage, dirige toujours très bien ses comédiens), rien ne laisse jamais indifférent.
Avec Christine, John Carpenter balance une voiture diabolique dans une banlieue américaine dorée des années 1980, et son plaisir est jouissif et totalement partagé !