Christine, malgré ses défauts apparents, est sans doute l'une des plus fidèles adaptations de Stephen King. On retrouve l'histoire du roman, parfois à la réplique près, sans trop de changements, une grande partie de l'ambiance et ça semble rester compréhensible pour quelqu'un qui n'aurait pas lu le livre avant (hérétiques!).
Le film commence pourtant d'une manière tout à fait différente: au lieu de nous présenter le triangle amoureux on débute avec la naissance de Christine dans son usine. Elle en jette dans sa belle robe rouge au milieu de toutes les voitures blanches et fades! Et déjà elle fait ses premières victimes, le spectateur sait alors à qui il a à faire: une beauté destructrice.
Car alors que le roman se concentrait sur l'aspect psychologique, la méfiance et la peur qu'inspire la voiture aux personnages; le film lui braque ses projecteurs sur Christine. Et avec ce postulat de départ le film en lui-même est très bon, on a même droit à quelques scènes bonus qui n'étaient qu'évoquées dans le roman, comme la mort de Buddy lui-même.
Malgré ça quelques nuages obscurcissent le tableau. Le casting par exemple, Dennis et Leigh étaient à 100 lieues des personnages que j'avais en tête; Leigh n'était-elle pas censée être blonde? Ils ne jouent d'ailleurs pas très bien, Dennis passant les 3/4 du temps avec ce demi-sourire pour exprimer tant l'inquiétude que la joie ou l'embarras. Leigh, elle, chuchote ses répliques.
On regrettera aussi que les relations entre les personnages ait été mise de côté. Aucune alchimie à l'écran entre Leigh et Dennis, ce qui fait qu'on ne comprend pas trop pourquoi Arnie décide de les éliminer. Beaucoup de personnages intéressants ont aussi été mis de côté, mais je pense qu'il fallait en passer par là pour arriver à faire un film pas trop long.
Dommage aussi que certaines répliques aient d'un seul coup changé de bouche. Difficile de comprendre pourquoi c'est Arnie qui a soudain le droit de parler d'un amour insectile et carnivore. Pourquoi aussi est-ce le frère de LeBay qui vend la voiture à Arnie? Cette omission rend la possession et le changement de personnalité d'Arnie un peu plus incompréhensible qu'il ne l'est déjà puisqu'il intervient bien trop rapidement dans le déroulement du film.
Une adaptation réussie pour ce qui est du sujet principal, c'est à dire la Belle Christine mais qui oublie beaucoup trop de choses dans les autres aspects qui faisaient du roman de Stephen King une incroyable œuvre de fiction. Le film gagne donc tout juste la moyenne (qui est de 6 sur SC) car j'ai tout de même bien apprécié la promenade!