Ce film a pu bénéficier d’une exploitation en salles en surfant sur l’actualité puisqu’au même moment, l’œuvre posthume de Christo voyait le jour, à savoir l’empaquetage de l’Arc de Triomphe à Paris (du 18 septembre au 03 octobre 2021).
Le documentaire d'Andrey Paounov revient sur sa précédente création, l’œuvre gigantesque que l’artiste avait mis au point en 2016, lorsqu’il décida de s’attaquer au lac d’Iseo en Italie avec "The Floating Piers", une œuvre d’art contemporaine éphémère constituée de plateformes flottantes (220 000 cubes solidement fixées par 195 ancrages en béton), le tout, couverte d’un tissu orange d’une surface de 100 000 m². Un projet qui a bien failli ne jamais voir le jour, conçu dans les années 70, l’œuvre devait initialement être installée en Amérique Latine, puis à Tokyo, mais après d’innombrables refus, c’est finalement en Italie que l’œuvre prendra toute son ampleur, entre le lac de Côme et le lac de Garde.
Christo – Marcher sur l'eau (2018) nous offre un regard inédit & bienveillant sur le processus de création de l’artiste. Aux côtés de Christo et de Vladimir Yavachev (son neveu), on découvre mois après mois les différentes étapes de la création jusqu’à son aboutissement. Les périodes de doute, de remises en question, d’incertitude, de désolation ou de colère, rien ne nous est épargné. Des tractations politiques en passant par les aléas météorologiques virant à la catastrophe à seulement 24h de l’inauguration, on ressent la pression et la tension qui se joue au fil des jours et Christo qui semble parfois perdre pied face à des éléments qu’il ne peut contrôler.
Non seulement le processus de création était captivant, mais même au-delà de l’inauguration, on ne s’attendait pas à y voir autant de choses (les italiens qui ne se soucient pas des règles de sécurité, avec une moyenne de 72 000 visiteurs journalier alors que les autorités avaient annoncé un maximum de 40 000). Entre la forte affluence ingérable, le préfet et le maire qui ne répondent pas à leurs obligations et les conditions météorologiques parfois capricieuses, cette création n’aura absolument pas été de tout repos pour l’artiste de 81ans.
C’est passionnant, voir même palpitant par moment, le tout, magnifié par les plans aériens en hélicoptère survolant le lac d’Iseo qui laissent apparaître petit à petit l’œuvre de Christo se passe de commentaire.
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