Un nouveau found footage qui fait plaisir à voir ! Josh Trank appréhende habilement ce concept et nous vend tout de même un « film ». L’objectif est alors de l’assimiler au côté réaliste de l’intrigue. Bien que ce ne soit pas le cas, une certaine cohérence s’est construite autour du drame que trois amis vont devoir affronter.
La linéarité du scénario est d’une fatalité inévitable, au final. Toute la structure de l’œuvre travaille sur la naissance du mal, au sein d’un groupe de « super-héros », malgré eux. Cette transition est analysée de manière si poussive et inventive que le portrait que l’on se dresse des protagonistes est rapidement acquis. Une fois le pouvoir maîtrisé, il ne reste que sa conscience à étudier. Le réalisateur le fait bien ici, il dépeint une caricature sociale à travers des adolescents en quête de liberté et de maturité.
Une influence, dont il sera inutile de citer le nom, est à l’œuvre lorsque les choix techniques sont remis en perspective. La relation avec une équipe professionnelle avec cette d’une équipe amateur est un travail particulier. Chacun doit « désapprendre ce qu’il a appris ». Ce qui nous amène donc au cadrage, essentiellement centré sur Andrew Detmer (Dane DeHann). Ce jeu ado est perturbé et provoque ce sentiment de malfaisance, autour de l’univers qu’il fréquente, car non loin de la réalité. La culture est également à l’œuvre lorsqu’on commence à parler de limites. L’âme du film repose ainsi sur ce qu’il apporte en matière de background et d’intelligence. Les effets spéciaux associés ne dénaturent pas la complexité des propos et multiplient correctement les angles afin qu’on se glisse dans la peau des personnages. C’est par ce biais que l’ambiance prend son envol et un sens plus profond.
« Chronicle » a eu l’audace de nous proposer des idées, notamment techniques. Le drame est assumé et ne néglige pas les conséquences d’une intrigue cohérence, « réaliste » et admirable.