ce premier film d'Antonioni est intéressant car tout ce qui caractérisera son oeuvre future est déjà présent dans ce film.
Antonioni n'est pas pas un naturaliste et son film est assez différent de ceux s'inscrivant dans le courant néoréaliste de l'époque.
Il ne cherche pas analyser le for intérieur de ses personnages pour expliquer leur comportement comme cela se passerait dans un mélodrame classique mais plutôt les définit par rapport à leur environnement
Et l'amour est montré comme une une sorte d'exutoire devant leur permettre d'échapper à leur environnement enfermant.
Enfin pas vraiment puisque les considérations financières restent très présentes et l'héroine amoureuse n'est pour vivre son amour pas prête à s'extraire de son environnement social pour rejoindre un amant sans le sou.
La seule solution est donc la suppression du mari.
l'originalité est que contrairement à un film d'amour classique tout est empreint de froideur dans le film.
Une enquête anti glamour qui sert de trame au film
pas de sentiments fougueux qui unissent les amants mais plutôt un vide existentiel commun qui les rapproche
Des intérieurs tristes et anonymes ou les amants doivent se confiner pour échapper à l'enquêteur
une héroïne au physique froid qui loin d'être naturelle et expansive est maniérée avec ses toilettes dispendieuses qui changent à chaque séquence.
une mise en scène qui comme les films suivants d'Antonioni met en valeur le modernisme froid des infrastructures de la reconstruction de l'après guerre.
En résumé, Antonioni n'est pas le cinéaste des amours fougueux mais plutôt de la vacuité qui caractérisent nos existences.
pas très gai tout ça...