Un cinéaste - Jean Rouch - aux côtés d'un sociologue, Edgar Morrin se "baladent" dans la France de 1961.
Ils veulent y faire un film, enfin un documentaire sous forme de micro-trotoir.

Les micro-trotoir sont souvent décriés car on peut y poser n'importe quoi à n'importe qui. C'est un peu un sujet "facile", fait de vitesse et apportant - toujours aussi facilement - images et sons.

Pourtant, un micro trottoir bien effectué et surtout bien utilisé peut apporter beaucoup à un sujet selon moi. Simplement en venant ajouter une dose humaine à un sujet, surtout si il est compliqué.
Comme pour tout il suffit de nuancer les propos, d'autant plus qu'ils ne sont pas "journalistiques". Cela dit, rien ne les empêche d'être vrais, même plus ancrés à la réalité que ceux du 4ème pouvoir parce que vécus.

Dans ce micro-trotoir qu'est Chronique d'un été les questions sont des questions dites ouvertes demandant des réponses plus longues que de simples oui ou non. Bien sur le sujet part vite à l'improvisation du fait qu'on ne peut prédire les réponses.

Le thème est "Comment vis-tu ?"
Que faites-vous après votre lever ? Cela vous plait ? Savez vous ce que vous allez faire ?
Ils trouvent une fille qui les aide, mignonne et charmante (toujours plus simple comme contact). Elle doit poser la question de "est-ce que vous êtes heureu(x)se ?" Pour cette question on a droits à des réponses du style :

- "Ca dépend vous savez, ça dépend de quoi, on est jamais vraiment heureux quand on est ouvrier"

- "Qu'est-ce que ça peut vous foutre"

- "Toujours oui"

- "Ca dépend ce que vous appelez heureuse. Heureuse, je suis heureuse en ménage, oui."

- "Ca se voit ! Ca ne se voit pas sur ma figure ? Alors je suis heureuse. Heureuse de vivre malgré que j'ai 60 ans, oui, et que je fais 20km tous les jours pour aller travailler à Paris. Je suis contente d'avoir la santé... et un mari gentil."

Le but du sociologue et de capter grâce au cinéaste des moments de vérité, il dit dès le début ne pas savoir si les gens oseront parler comme ils oseraient le faire sans cette présence de caméra, c'est un test, une expérience. A la fin on filme les réactions des protagonistes ayant participé aux sujets les plus longs regardant le film non terminé dans une salle de cinéma.
Ca rend le sujet encore plus riche, à la fois d'un point de vue historique on a une vision de la vie des Français de l'époque, une dimension humaine loin des chiffres et écrits codifiés.

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le 25 mars 2012

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Ciné Water

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