Bien que je sois plutôt neutre sur Emmanuel Mouret, "Les choses qu'on dit, les choses qu'on fait" m'avait pas mal enthousiasmée : pour une fois les archétypes n'écrasaient pas les personnages, et le discours sur l'amour, les relations, la difficulté de se comprendre était a la fois plus juste et mieux porté. Malheureusement, "Chronique d'une liaison passagère" est une énorme régression.
Le problème quand on fait un film avec une approche psychologisante, qui s'attache a des personnages et a la description de leur fort intérieur, c'est que personnage raté égale film raté. Pire, il y a ici double ratage. D'une part les personnages de Macaigne et Kiberlain restent enfoncé dans leurs archétypes mouretiens ; d'autre part, et justement parce que ce ne sont pas de vrais personnages, ils forment un couple qui sonne tout aussi faux, avec une attirance certes exprimée par des mots et des dialogues par ailleurs pas particulièrement drôles ni charmants ni étonnants, mais par rien d'autre. Et conséquence ultime, tout le discours sur la légereté, le couple etc. lui-même sonne creux.