Leaving Las Vegas fait l'économie de toute forme de subtilité, de la direction d'acteurs aux dialogues, en passant par la bande son et le montage. C'est un bon exemple de la rapidité à laquelle vieillissent certains films, avec ses plans à la con sur Las Vegas et ses scènes répétées pour rappeler à son spectateur un peu teubé qu'attention, le personnage principal a de gros démons.
L'histoire pourtant a de quoi émouvoir, suicide par la boisson d'un alcoolique qui a tout perdu. Malheureusement, c'est réalisé d'une manière si grossière, si mièvre même (cf. Sera, archétype de la prostituée au grand coeur qui ne vit que pour que souffrir et soigner les autres), qu'il est impossible d'y trouver quelque profondeur que ce soit.
C'est un film qui pourrait être camp, mais qui échoue même à cela ; une histoire d'amour qui pourrait être tragique si le film accordait véritablement une place de protagoniste à Sera.